Copie de Vers une infrastructure de transport durable dans la ville de demain

Les villes sont le moteur de notre économie. La grande majorité des citoyens vivent en zone urbaine et la majorité des activités commerciales et industrielles y sont produites. La mobilité urbaine durable – la libre circulation en toute sécurité des personnes et des biens dans le respect de l’environnement – est dès lors essentielle, tant pour notre qualité de vie que pour la santé de notre économie.

Or les villes en Tunisie et dans le monde doivent faire face à de sérieuses difficultés, comme les encombrements de circulation, les émissions de gaz à effet de serre, la pollution atmosphérique et sonore, les problèmes de santé, les risques pour la sûreté et les menaces pour la sécurité. Ces problématiques sont communes à différents partenaires : les autorités locales, les urbanistes, les responsables du secteur du transport, l’administration, les usagers, etc. C’est pour cela, il faut promouvoir des solutions globales et partagées en vue de développer une nouvelle culture de mobilité urbaine dans nos villes. C’est pour cela, il important de lancer le débat de cette journée d’études: vers une infrastructure durable dans la ville de demain ; ou je dirais : vers une nouvelle culture de la mobilité urbaine. Il est très important d’avoir une vision stratégique en matière de mobilité urbaine dont les principaux enjeux pour une mobilité urbaine durable, à savoir améliorer la fluidité des villes et de leurs systèmes de transport tout en les rendant plus propres et plus sûrs.

Le trafic urbain augmente de jour en jour et provoque une congestion des villes qui ralentit aussi bien le transport de passagers que de marchandises. Chaque année, l’impact économique – social et environnemental – négatif de cette congestion est chiffré par exemple en à 1% du PIB en UE. Afin de fluidifier le trafic en ville et réduire le nombre de voitures individuelles, il est indispensable de rendre le nombre les moyens de transport alternatifs, tels que la marche, les transports publics ou les deux roues – vélo, moto et scooter – plus sûrs et plus attrayants. Des connections efficaces entre les différents modes de transport, des espaces de stationnement suffisants en dehors des centres villes, une tarification routière ou une différenciation des tarifs de stationnement, une meilleure gestion du trafic et de l’information, le covoiturage et une logistique de fret efficace peuvent également améliorer la situation.

Le trafic urbain génère d’importantes émissions de dioxyde de carbone (CO2) et est source de polluants atmosphériques et de bruit – tous nocifs pour l’environnement et la santé des citadins. Plusieurs solutions pourraient rendre nos villes plus respectueuses de l’environnement, comme le développement de technologies propres et énergétiquement efficaces pour le transport routier, ainsi que la création « d’espaces verts » urbains, avec des zones piétonnes, une restriction d’accès et des limitations de vitesse, par exemple, la conduite écologique et des marchés publics verts peuvent également contribuer à relever ce défi.

Les villes tunisiennes doivent faire face à une augmentation constante des flux et de passagers, alors que le développement des infrastructures nécessaires se heurte à un manque d’espace et à des contraintes environnementales. Cependant, des transports urbains plus « intelligents » pourraient résoudre en partie le problème. Les systèmes pour transports intelligents (ITS) et la gestion efficace de la mobilité urbaine peuvent améliorer l’efficacité des transports. Des systèmes de tarification « intelligents » , des systèmes de billetterie intelligents et une meilleure information des voyageurs constituent sans doute aussi une partie de la solution.

Un autre défi consiste à rendre les transports urbains plus accessibles à tous les citoyens. Il faut tenir compte des personnes aux besoins spécifiques, aux personnes âgées, etc. il faut trouver des solutions de mobilité flexibles, abordables et confortables. Les citoyens veulent des transports fiables, sûrs et efficaces, tant pour les passagers que pour le fret. La multimodalité ainsi que de bonnes connections entre les transports urbains et suburbains, notamment grâce à l’aménagement de parcs relais en dehors des villes semblent s’imposer.

Les personnes doivent pouvoir se déplacer en zones urbaines moyennant un risque physique minimal. Or, les accidents de circulation y sont encore bien trop nombreux. Une réflexion autour de différents points – comme le comportement des personnes, les véhicules et l’infrastructure – s’impose donc. Une mise en application stricte du code de la route est par ailleurs impérative. En outre, un sentiment d’insécurité ou de mauvaise qualité des services peut dissuader certaines personnes d’utiliser les transports publics et les inciter à recourir inutilement à la voiture. Il convient par ailleurs de sécuriser les systèmes de transport urbain contre tout type de menace.

Pour relever ces défis, il faut aussi changer notre comportement – créer une nouvelle culture de la mobilité urbaine en Tunisie qui associe les citoyens, les décisionnaires et les parties prenantes. Il convient à présent d’examiner comment promouvoir un tel changement et quelle en serait la valeur ajoutée à l’échelon européen de façon à élaborer un plan d’action concret. Divers outils peuvent être conçus pour induire les changements nécessaires…

Dans ce contexte, il est nécessaire d’élaborer un programme global visant à aider les villes à instaurer cette nouvelle culture afin d’installer des systèmes de transport durable, propre et économe en énergie. Il est nécessaire d’améliorer les statistiques et la collecte des données. Il est indispensable aussi, d’insister sur d’autres activités, comme l’éducation, la formation et la sensibilisation peuvent aussi contribuer aux changements des comportements. Il est nécessaire aussi de lancer des activités de recherche scientifique pour améliorer et préparer le transport durable dans la ville de demain.

Raouf FATHALLAH