Le secteur Bâtiment et Travaux Publics en Tunisie : La transparence est toujours un handicap !

Le secteur Bâtiment et Travaux Publics en Tunisie : La transparence est toujours un handicap !

Le secteur du bâtiment et des travaux publics, ou BTP, regroupe toutes les activités de conception et de construction des bâtiments publics et privés, industriels ou non, et des infrastructures telles que les routes ou les canalisations. Il constitue l’un secteurs moteur de la croissance en Tunisie. Ce secteur réalise en moyenne un chiffre d’affaires de 5 travaux_publicsmilliards de dinars par an en Tunisie et contribue à 7% du P.I.B (Il se place au 4ème rang dans l’économie nationale). Au niveau des investissements, il draine 25% des investissements globaux du pays et regroupe 2800 entreprises, dont 100 emploient plus de 100 personnes permanentes.  Son importance dans l’économie est évidente puisqu’il emploi directement 40000 personnes dont plus de 500 ingénieurs conseils et il fait recours à 9 bureaux de contrôle technique et à 10 bureaux d’études d’envergure internationale.

Ce secteur a un grand potentiel de développement et de croissance à l’échelle nationale et en tant que prestataire de services à l’export. En effet, il réalise 1700 millions de dinars d’engagements à l’export. L’évolution des marchés du secteur du bâtiment et  des travaux publics tend à valoriser les techniques récentes et les nouveaux procédés, mais aussi, à  favoriser la veille technologique et les contacts d’affaires entre professionnels dont les constructeurs, les représentants, les exportateurs et  les importateurs.

Selon les dernières statistiques de l’observatoire National des Marchés Publics, la répartition du nombre des marchés selon le type du marché se présente comme suit :

article travaux public

Les défis du secteur

Les responsables de la fédération nationale des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics indiquent que les défis sont importants et incombe à toutes les parties prenantes de les relever.

La flambée des prix des matières premières, la spéculation, l’abstention des banques à soutenir les employeurs ont constitué des handicaps supplémentaires pour les professionnels qui ont privilégié le dialogue et la communication avec tous les partenaires et évitant toute logique d’affrontements, laissant le temps au rétablissement de la sérénité et de la logique économique et sociale.

Les professionnels témoignent que le secteur des travaux publics souffre, également, d’un grand problème de transparence. Et ce malgré l’existence d’un Observatoire des marchés publics et d’un Comité de Suivi et d’Enquête qui a été créé au sein de la Commission supérieure des marchés publics auprès du Premier ministère, qui a instauré un système d’information permettant la collecte, le traitement et l’analyse des données relatives aux marchés publics. Toutefois, aucune information n’est publiée, ou n’est accessible au public, ni aux entreprises d’un secteur donné. Une certaine culture du secret et un silence qui méritent d’être levés en mettant en ligne ces informations du moment que l’administration n’a pas de reproche à se faire. La divulgation de ce type d’information pourra éviter la position dominante dans un secteur et une meilleure distribution des projets sur le marché; ou le prix pondéré pour un produit donné ou une prestation, etc.

L’ouverture sur le marché libyen 

Le secteur BTP (Bâtiment et Travaux Publics) est l’un des secteurs qui se retrouve, après des mois de destruction et de troubles politiques et sociaux, au centre des priorités du gouvernement libyen. C’est en vue d’étudier et de cerner les opportunités de partenariats dans ce secteur qu’une rencontre tuniso-italienne a été, récemment, organisée à Tunis avec la participation de 70 entreprises italiennes et nombre d’intervenants tunisiens du secteur BTP.

Actuellement, le souci majeur de ces entreprises est de reconquérir ce marché où la concurrence est déjà dur et où les intervenants locaux n’acceptent plus de jouer le rôle de spectateurs et comptent être partie prenante dans les différents projets.

Les experts du secteur concluent que les entrepreneurs tunisiens ont la volonté, après la révolution dans les deux pays, de promouvoir le travail commun en vue de constituer des entreprises tuniso-libyennes de bâtiment et travaux publics pour être au-devant des entreprises qui seront chargées d’édifier la nouvelle Libye.

Pour relever ce défi, les entreprises tunisiennes devraient veiller à renforcer la qualité de leur main d’œuvre et établir des partenariats porteurs. Un partenariat gagnant-gagnant avec des entreprises italiennes serait, à son avis, un atout majeur pour bien se positionner sur ce marché.