Investia 2014 : comment financer la PME tunisienne autrement

investiaLa deuxième édition du salon de la Bourse et des services financiers « Investia 2014 » organisé par la BVMT s’est tenue à Tunis les 22 et 23 mai 2014 au siège de l’UTICA sous le thème «Le financement de l’entreprise par le marché boursier ».

L’objectif recherché par cette manifestation est le développement de la culture boursière, l’incitation des entreprises, notamment les PME, à lever des fonds aux meilleures conditions du marché pour financer leur développement autrement que par le recours aux crédits bancaires.

En effet, l’activité boursière, se développe lentement a vu le nombre des entreprises cotées en bourse qui est passé de 15 entreprises en 2012 à 73 entreprises aujourd’hui. Volet financement, l’activité boursière a permis de mobiliser 650 millions de dinars au profit des entreprises et 650 millions de dinars au profit du trésor public confirmant ainsi que la BVMT peut être une source de financement de l’économie nationale.

Mais la capitalisation de la BVMT n’a enregistré que 15 millions de dinars de capitalisation, montant encore loin du potentiel existant. Il faut également relever l’absence des investisseurs institutionnels et le faible pourcentage (7%) des portefeuilles-titres détenus par des étrangers faisant de la BVMT une bourse fermée.
En marge de cette manifestation, Il a été procédé à la signature d’un accord de partenariat entre l’UTICA et la BVMT en vertu duquel les deux parties s’engagent à conjuguer leurs efforts visant à stimuler l’investissement privé et à redynamiser l’économie.

Par la même occasion des accords de coopération ont été signés entre d’une part la bourse de Tunis et la bourse d’Alger (SGBV), la bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’Union Economique et Monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la bourse de Douala (Cameroun).

Prenant la parole, Wided Bouchemaoui présidente de l’UTICA, a déclaré que l’organisation d’Investia 2014 au siège de l’UTICA confirme le partenariat établi entre la centrale patronale et la BVMT. Ce partenariat était nécessaire a ajouté Bouchemaoui vu le rôle très important que jouent les PME et PMI dans l’économie tunisienne et du besoin de ces entreprises à un financement autre que bancaire. La présidente de la centrale patronale a lancé à cette occasion un appel aux entreprises tunisiennes pour qu’elles se fassent introduire en bourse ajoutant que les entreprises familiales ont de grands efforts à faire dans ce domaine et que l’UTICA contribuera à assurer une meilleure visibilité de la BVMT.

Lui succédant, Hakim Ben Hamouda ministre de l’économie et des finances a relevé le rôle limité que joue le marché financier dans le financement de l’économie nationale ajoutant que son département en collaboration est en train de réfléchir sur les moyens à mettre en œuvre pour développer ce marché financier. Le ministre a aussi la difficulté que rencontre le développement de l’offre vu que l’entreprise familiale domine le tissu industriel. Toutefois a ajouté le ministre il est utile de relever le changement important dans l’attitude des entreprises tunisiennes vis-à-vis du marché financier mais des progrès restent encore à faire.

Concernant, le faible rôle quasi inexistant des investisseurs institutionnels, le ministre a annoncé qu’une série de mesure à même de renforce ce rôle sont en train d’être élaborées et verront bientôt le jour pour dynamiser encore plus le marché financier qui est appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans le financement de l’économie nationale.

Le ministre de l’industrie Kamel Ben Nasser A dans son intervention relevée que 93 % de la capitalisation s’effectue en dehors de la bourse ajoutant que le secteur industriel est constitué à 95% de PME moteur de l’économie nationale. Sur 100 projet de création d’entreprises a ajouté le ministre seul 6% aboutissent à des entreprises par manque de financement et d’appui des banques de même seulement 2% des entreprises créée arrivent à survivre après trois ans.

Ce taux de mortalité des entreprises est parmi les plus élevés pour des pays émergeants.