Où va l’économie tunisienne !?

Lors d’une conférence de presse consacrée à l’exposition du bilan économique de la Tunisie au cours du second trimestre 2016, le directeur général de l’Institut national de la statistique, Hedi Saidi, a dévoilé des chiffres en deçà des exigences socio-économiques.

En effet, les chiffres n’ont pas étonné la plupart des tunisiens qui observent depuis des années une crise économique et politique sans précédant. Cette situation est la traduction presque parfaite de l’instabilité qui règne depuis janvier 2011.

Cependant, selon plusieurs experts, ces indicateurs alarmants peuvent représenter une opportunité par la responsabilisation de tous les intervenants économiques du pays. La seule solution pour faire sortir le pays du gouffre dans lequel il se trouve est d’instaurer une nouvelle mentalité qui coupe avec l’égoïsme.

S’agissant du taux de croissance, la progression du produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie au cours du 2e trimestre2016 a atteint 1.4% sur un an et ne devrait pas dépasser 1.8% tout au long de l’année 2016 selon l’INS. Cette croissance molle serait incapable d’absorber le niveau de chômage très élevé que connait la Tunisie. Le pays trouve toujours du mal à se détacher du noyau dur du chômage qui s’est stabilisé encore au-dessus de la barre de 15%.

Après avoir enregistré au 1er trimestre 2016 15.4%, le chômage en Tunisie a perdu 0.2 point de pourcentage en un seul trimestre pour atteindre 15.6%. Selon l’INS, le Sud-Ouest est la région la plus touchée par le chômage avec 26.2% suivie par le Sud-Est avec 23.1%.

Chez les femmes, le phénomène est d’ampleur puisque ce taux s’est stabilisé à 23.5% contre 12.4% chez les hommes.

Pire encore, le nombre de diplômés chômeurs de l’enseignement supérieur correspond à  30.5%, soit 236 800 chômeurs.

Selon l’INS, le niveau de croissance atteint au 2e trimestre 2016 est imputé à la contribution de l’activité manufacturière qui a rebondi de 3.1% flambée essentiellement par la forte montée de l’industrie chimique (+28.9%).

Le secteur des services marchands  et non marchands ont également permis de rejoindre cette performance grâce à l’augmentation de leurs valeurs ajoutées de 1.2% et de 3.7% respectivement par rapport au 2e trimestre 2015.

En revanche, l’économie tunisienne aurait fait mieux n’eussent été les contre-performances du secteur de l’agriculture et de la pêche et celui des industries non manufacturières qui ont cédé 3.6% et 0.5% respectivement.

Il est à rappeler que le rapport de la Banque Centrale de Tunisie relatif aux échanges extérieurs de la Tunisie au cours du 1er semestre 2016 a révélé que la balance alimentaire a dégagé un déficit de 368 millions de dinars contre un important excédent de 314 MDT au 1er semestre 2015 en raison d’une chute à 443 MDT des exportations d’huile d’olive (1288 MDT auparavant).

Concernant la balance énergétique, elle s’est atténué de 497 MDT, soit un déficit de 1497 MDT grâce à la baisse des cours des hydrocarbures.

Il est clair que l’économie tunisienne est en panne. Rien ne marche comme il le faut. Ce qui inquiète encore plus c’est le sentiment d’indifférence. Ni les partis politiques, ni le peuple, ni les syndicats ne sont conscients du poids de l’enjeu. Aucun des gouvernements qui sont passés après la révolution n’a voulu combattre la corruption. C’est le sentiment d’impunité qui règne. Il faut agir maintenant et efficacement sinon on affrontera la crise absolue.

SBK