L’investissement en Afrique entre optimisme effréné et réalisme inquiétant

L’Afrique est en croissance et continue à attirer les investissements étrangers, mais pas à la vitesse signaléedans les titres des médias internationaux. Une grande partie de l’optimisme entourant le continent revient à sa capacité à éviter  les chocs  macroéconomiques. Mais, dans de nombreux cas, les stratégies de développement locales n’ont pas réussi à générer une croissance soutenue, rendant certaines économies vulnérables aux chocs exogènes.C’est ainsi que l’Afrique est confrontée à des perspectives de croissance divergentes. La croissance économique prévue pour le continent au cours de la prochaine année devrait être inférieure à la moyenne de la dernière décennie (5%).

De toute évidence, le repli des taux de croissance économique de l’Afrique entre 2010 et 2015 était en ligne avec les tendances mondiales. Mais la décélération de la croissance du PIB du continent a été plus prononcée au cours des deux dernières années. Les pays qui étaient soupçonnés d’être solides se sont pliés sous la pression des prix des produis de bases, la mauvaise gouvernance ainsi que les conditions sécuritairesdéfavorables.

Le paysage de l’investissement en Afrique n’a pas été imperméable aux conséquences des événements géopolitiquesdans le monde en 2016. En particulier, la montée soutenue du dollar américain et l’accent remise sur l’investissement aux États-Unis ont conduit à la fuite continue des capitaux à court terme en dehors de l’Afrique vers les marchés développés.

La chute des prix des produits de base, qui a débuté en 2014 (principalement en ce qui concerne le pétrole, le charbon et le minerai de fer), a eu un impact spectaculaire sur les économies  en Afrique subsaharienne. Les trois plus grandes économies de la région (le Nigeria, l’Angola et l’Afrique du Sud) ont vu leur croissance du PIB ralentir et, dans certains cas, même se contracter en conséquence directe, entraînant une baisse de la valeur de leurs monnaies locales.

Alors que le secteur des produits de base a connu une crise, la technologie, les services financiers, l’inclusion financière et l’infrastructure ont continué leur croissance en 2016 et cela continuera vraisemblablement en 2017. Mark Zuckerberg le fondateur de Facebook a visité le Kenya et le Nigéria et a investi 24 millions de dollars dans Andela, Programmateurs africains au Nigeria et au Kenya. Les intentions d’investissement dans le secteur d’assurance et les services financiers semblent également en progression, avec des investissements notables par SwissRe dans Leadway Assurance au Nigéria et investissement de DUET PrivateEquity dans Fidelity Bank au Kenya.Le secteur de la technologie financière, en particulier, continueà attirer des investissements étrangers considérables. De même, les infrastructures relatives, notamment, à la production et à la distribution d’électricité, continueront à croitre particulièrement au Sénégal, Gabon et la Rwanda.

Ainsi, nous constatons que si les perspectives de croissance à court terme de l’Afrique sont couvertes de risques, le continent portera ses fruits à ceux qui sont prêts à prendre une visionlong-termisteet ont la capacité à s’adapter à l’évolution rapide des circonstances dans le continent.