Le secteur Immobilier en Tunisie est en pleine reprise

Après des années difficiles sur l’ensemble du secteur immobilier en Tunisie, les chiffres montrent que le secteur a commencé à montrer des signes de reprise durable. À la suite de la révolution de 2011, les entrepreneurs ont connu un ralentissement de l’activité en raison de la baisse des niveaux d’investissement public, de la faible croissance du secteur immobilier et de l’instabilité macroéconomique plus générale. Cependant, une augmentation des projets d’infrastructure de transport soutenus par des donateurs et l’annonce récente de Tunisie 2020  donnent une image plus optimiste.

Bien que l’activité ait été faible ces dernières années, le secteur immobilier en Tunisie devrait rebondir, avec une croissance prévue de 1,54% en termes réels pour la période 2016-2020. Poussé par une urbanisation rapide et une forte croissance démographique, le secteur du logement tunisien s’est rapidement développé au cours de la dernière décennie. Alors que le gouvernement continue d’avoir une forte présence, le secteur privé est devenu la plus grande source de développement résidentiel et non résidentiel.

Bien qu’étant l’un des plus solides de la région, le marché immobilier tunisien a néanmoins été confronté à plusieurs défis ces dernières années, notamment la hausse des coûts, les pénuries de terres et de main-d’œuvre et les goulots d’étranglement administratifs. Les coûts de construction dépassant les plafonds des prix de l’immobilier pour les logements sociaux, la plupart des promoteurs se concentrent sur les segments de gamme moyenne et supérieure.

La mise en œuvre de la stratégie Tunisie 2020, qui donne la priorité au secteur, pourrait entraîner une augmentation de l’activité dans le secteur immobilier du pays en 2017. Contrairement à de nombreuses autres économies en Afrique, le marché de la construction en Tunisie est dominé par des entreprises locales, qui sont de plus en plus actives à l’étranger, non seulement dans les pays voisins comme l’Algérie, mais aussi dans certaines parties de l’Afrique de l’Ouest.

Le marché intérieur est principalement alimenté par les investissements publics et, suite à un ralentissement en 2015 – résultant en partie des faibles taux d’exécution des projets soutenus par l’État -, il y a eu une pression pour améliorer les procédures d’appel d’offres.

L’amélioration des conditions du marché immobilier dépendra de plusieurs facteurs, notamment la capacité du gouvernement à alléger les procédures de la mise en œuvre des projets, la capacité du secteur du tourisme à se remettre du ralentissement économique amorcé depuis 2011 et les améliorations dans le marché immobilier – qui dépend à son tour de facteurs tels que la liquidité du secteur bancaire et la tarification et la disponibilité de terrains abordables.

Le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour assurer une reprise régulière du marché immobilier tunisien dans l’intérêt de l’économie nationale. Il doit entreprendre des initiatives plus larges et réduire les pratiques administratives néfastes afin de stimuler l’investissement dans le secteur. Les mesures prises récemment par le gouvernement dans le cadre de la loi de finance relative à l’augmentation des taxes est de nature à décourager les investisseurs du secteur. Un prompt rétablissement dépend dans une large mesure du retour des investisseurs étrangers dans les stations balnéaires et de l’accès à la propriété par les ménages à faible revenu de Tunisie. Par conséquent, le gouvernement doit également accélérer ses plans pour développer des unités de logement social à travers le pays et promouvoir une image favorable à l’investissement de la Tunisie.

Mehdi Mili