La Tunisie et la FAO lancent un nouveau projet de coopération technique dans l’oleiculture

Un nouveau projet de coopération technique entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Tunisie a été lancé jeudi à Tunis, moyennant 300 mille dollars, selon le représentant de la FAO en Tunisie et Coordinateur du Bureau pour l’Afrique du Nord Michael Hage.
Ce projet a pour objectifs de renforcer la coopération avec la Tunisie dans la filière oléicole et l’élaboration d’une stratégie à long terme, s’appyant sur les avantages du marché d’huile d’olive et ses dérivés d’une part et les avantages des services fournis par les oliveraies à haute productivité et leur adaptation aux périodes de sécheresse dues aux changements climatiques ainsi qu’à la rareté des ressources en eau, a-t-il dit jeudi, lors d’un atelier consacré au développement du secteur oléicole en Tunisie.
Le projet œuvre aussi à mettre en place une stratégie de développement des oliviers à l’horizon de 2030, selon une orientation sectorielle qui prend en compte toute la chaine de la production jusqu’à la commercialisation. il contribuera à l’objectif de développement durable 2 qui vise à assurer la sécurité alimentaire, améliorer la sécurité alimentaire et promouvoir l’agriculture durable, spécifiquement l’augmentation de la production et la nutrition par la qualité de l’huile d’olive.
Il a, à cette occasion, rappelé que ce projet devra mettre en œuvre les recommandations de l’étude sur la filière élaborée par la FAO et la BERD en 2015, qui met en évidence les efforts nécessaires pour permettre à la Tunisie de mieux répondre à la demande des marchés et améliorer le stockage en huile d’olive pour la durabilité du secteur; l’objectif, étant de faciliter les échanges des informations en vue de mettre en place une nouvelle stratégie et une feuille de route commun du secteur.
Le ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche Samir Taieb a souligné que son département œuvre à augmenter le taux d’exportation de l’huile biologique et de huile conditionnée en vue d’améliorer le rendement du secteur oléicole et de mettre en œuvre la qualité spécifique de l’huile d’olive tunisienne.
Il a estimé que la préservation du rôle économique et social du secteur oleicole est tributaire de l’impulsion de l’investissement dans cette activité, la modernisation des moyens de production et de l’ouverture sur de nouvelles techniques de production et de commercialisation.
L’Etape suivante nécessite l’élaboration d’une stratégie claire dans ce domaine basé sur une connaissance à la fois des facteurs externes (relatifs à la libéralisation de l’économie mondiale, à la possibilité de mettre en place des zones de libre échange, aux politiques commerciales internationales…), et des facteurs internes (en matière de systèmes de production et de politiques agricoles adoptées en Tunisie).
D’après le ministre de l’Agriculture, le secteur compte en outre 1700 huileries, outre un nombre important des unités de stockage, d’emballage et de commercialisation de l’huile d’olive. Les superficies réservées aux oliveraies dans le pays s’élèvent à environ 1,9 million ha (soit presque le tiers des terres agricoles cultivées), dont 95 mille ha irrigués.
Elles comptent 88 millions oliviers, représentant une diversité de modes agricoles, de densités de plantation et de variétés, qui diffèrent en fonction des caractéristiques des régions qui les abritent. L’oleiculture est présente d’une manière globale ou partielle dans environ 309 mille exploitations, soit 60% de l’ensemble des exploitations agricoles. Cette activité offre une source de revenu directe ou indirecte à 10% de la population, et accapare 20% de la main d’œuvre agricole. Elle représente 10% de la valeur de la production agricole et 44% de l’ensemble des exportations agricoles avec une moyenne annuelle pour les dix dernières années, de 150 mille tonnes de l’huile d’olives exportées, l’équivalent de 70% de la production nationale.
Durant la saison actuelle, la Tunisie a exporté, 155 mille tonnes de l’huile d’olive, d’une valeur estimée à 1,5 milliard de dinars. La moyenne de la production nationale de l’huile d’olive, au cours de la dernière décennie, s’est élevée à 180 mille tonnes, ce qui représente plus de 6% de la production mondiale.
La Tunisie a été classée deuxième à l’échelle internationale, en matière de superficies cultivées et quatrième en matière de l’exportation et de production de l’huile d’olive (après l’Espagne, l’Italie, et la Grèce).