Créer une « banque d’Etat », pour sauver la Tunisie de la crise économique (ITES)

La création d’une « banque d’Etat « , qui regroupe les trois banques publiques: Banque Nationale Agricole, Société Tunisienne de Banque et Banque de l’Habitat, constitue l’une des mesures urgentes devant être prises, pour sauver la Tunisie de la crise économique, a indiqué le directeur des politiques générales et du développement régional, à l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES), Fethi El Khemiri.
Intervenant lors du colloque stratégique sur le thème  » Quel programme économique pour sauver la Tunisie ? « , organisé mardi, à Tunis, le responsable a également, préconisé l’abandon de la spécialisation bancaire et la collecte des fonds publics déposés auprès des banques privées. Il a fait savoir que l’Institut travaille depuis une année, à l’élaboration d’une série de mesures (près de 15 propositions) en tant que solutions pouvant être mises en oeuvre dans les plus brefs délais, pour les soumettre aux décideurs.
El Khemiri a souligné, aussi, l’impératif de revoir le mécanisme de gouvernance, à travers la mise en place d’un gouvernement regroupant 15 ministres uniquement, au lieu de 43 ministres actuellement, et ce, en oeuvrant à une fusion des ministères ou leur remplacement par des secrétariats d’Etat.
« Nous ne pouvons pas gérer les affaires du pays dans un système parlementaire, avec un tel nombre de ministères, lequel est de nature à impacter le rendement du gouvernemental « , a-t-il dit, assurant que  » la crise par laquelle passe la Tunisie, est une crise systémique ».
Mettant l’accent sur la crise des caisses sociales, l’ITES a proposé de placer la CNAM sous la tutelle du ministère de Santé, de fusionner les deux caisses sociales (CNSS et CNRPS), et de faire bénéficier les salariés du secteur privé, des prestations d’une compagnie d’assurance.
Concernant la dégringolade du dinar, il a jugé impératif de prendre une décision politique ferme pour arrêter l’importation des produits superflus pour une période minimum de six mois, tels que les voitures de luxe et les produits agroalimentaires non nécessaires.
El Khemiri a mis encore, l’accent sur la nécessité de procéder à une réforme fiscale, en réduisant les impôts grevant la bourse du citoyen, afin de simplifier et faciliter l’opération de recouvrement.
De son côté, le président de l’ITES, Néji Jalloul a appelé à proclamer un « état d’urgence économique », avec l’aggravation de la crise économique et sociale en Tunisie, faisant remarquer que l’opinion publique et la classe politique doivent faire pression sur les décideurs pour qu’ils prennent des mesures urgentes et puissent remédier à cette situation, même partiellement, au cours de six prochains mois.
De son côté, le professeur universitaire, Abdeljelil Bedoui a proposé de promulguer une « loi d’urgence économique », axée sur la lutte contre les « barons du commerce parallèle » et la collecte de la richesse du marché parallèle pour résoudre la crise des finances publiques, ainsi que de changer la monnaie, pour connaître le volume des liquidités circulant sur le marché et obliger les contrebandiers à déclarer leurs richesses.
Il a souligné l’importance de renforcer les mesures de sauvegarde pour améliorer la balance commerciale et augmenter et diversifier les exportations tunisiennes, outre la révision des accords commerciaux existants.