ARP : adoption du Projet de la loi de finances complémentaire pour l’année 2018

Tunis,21 nov. (TAP)-L’Assemblée des représentants du peuple a adopté, mercredi, au Bardo, le Projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2018, dans sa globalité, avec 82 voix favorables, 18 voix contre, et 13 abstentions, lors d’une plénière consacrée à la discussion de ce Projet.
Certains députés ont axé leurs interventions sur la nécessité de réviser le système de compensation qu’ils ont jugé « inéquitable ». D’autres ont considéré que la loi de Finances complémentaires (LFC) résulte de la non conformité des hypothèses de la LF 2018 avec la réalité.
Des députés ont, encore, affirmé que ce projet de loi reflète la  » crise aigue  » que vit le citoyen tunisien et l’exacerbation de l’endettement et du chômage.
Le député Imed Daimi a accusé le gouvernement d’induire en erreur le FMI et l’ARP, avançant que la LFC est entachée de  » corruption « .
La députée Ons Hattab, a indiqué que les recrutements des bénéficiaires de l’amnistie générale ont grévé la masse salariale. Elle a estimé que le gouvernement, dépourvu de vision, ne peut pas mener à lui seul les réformes. Tous les partis politiques doivent, selon elle, se réunir pour la réalisation de ces réformes.
Le député Hedi Soula a précisé que les recrutements réalisés de 2011 à 2016 ont atteint 100 mille personnes soit 70 mille au titre de l’intégration des agents des sociétés de sous-traitance et 16 mille pour le mécanisme 16, 10 mille pour les chantiers et 9 mille pour les blessés de la révolution et les familles des martyrs. Il a appelé à ne pas induire l’opinion publique en erreur.
Réagissant aux interventions des députés, le ministre des Finances, Mohamed Ridha Chalghoum, a assuré que la LFC 2018 vise à réduire le déficit budgétaire par l’abaissement de l’endettement et le renforcement des ressources de l’Etat.
« La compression de l’endettement passe par l’abaissement du déficit à moins de 3%. Le déficit a atteint 6,1% en 2016 et en 2017. L’objectif prévu pour 2018 est de 4,9% et celui proposé pour le prochain exercice est de 3,9%, en vue de parvenir à 3% en 2020 « .
Concernant les prix du pétrole sur les marchés mondiaux, le ministre a expliqué que la LF 2018 a été préparée fin septembre 2017, soulignant la difficulté de prévoir d’avance la grande volatilité des prix à l’échelle internationale.
« Laquelle volatilité pourrait être mieux maîtrisée à travers le recours à des instruments spécifiques de marché généralement utilisés par les grandes institutions internationales pour anticiper et couvrir les risques. Cette option sera bientôt proposée à l’ARP ».
Le ministre a indiqué que les ressources propres de l’Etat ont permis d’emprunter à hauteur de 720,2 MD à moyen terme et 443 MD à court terme, (en bons de trésors ), soit un niveau inférieur à celui prévu dans la LF 2018 ( 2200 millions de dinars dans la LF 2018 contre 1604 MD dans la LFC 2018).