COVID-19, Quelle facture économique pour la Tunisie ?

Depuis son apparition, le virus Corona continue à ravager l’économie mondiale jusqu’à ce qu’il l’ait paralysé. Les restrictions appliquées aux populations pour arrêter la propagation du virus – y compris les quarantaines, les fermetures d’entreprises et les interdictions de voyager – ont eu des effets néfastes sur l’économie mondiale. Selon les premières estimations, la plupart des grandes économies perdraient au moins 2,4% de leur produit intérieur brut (PIB) en 2020, amenant les économistes à réduire déjà leurs prévisions de croissance économique mondiale pour 2020 de 3,0% à 2,4%.

L’incertitude est l’une des particularités de cette virus ce qui a eu un impact historique sur les marchés financiers mondiaux. Au 28 février 2020, les marchés boursiers du monde entier ont connu leur plus forte baisse d’une semaine depuis la crise financière de 2008. Bien que l’impact monétaire sur l’industrie du voyage et du commerce reste à estimer, il devrait se chiffrer en milliards et augmenter. Le 16 mars, des informations parvenaient à paraître indiquant que l’effet sur l’économie des États-Unis serait pire que prévu.

La Bourse de Tunis de sa part a été touchée par cette pandémie COVID 19. L’indice Tunindex a accusé en Mars 2020 un fort repli de 9,59%, clôturant à 6 483,38 points, après une hausse de 1,29% durant le mois de février 2020. Cela traduisait les fortes incertitudes et les risques perçus par les investisseurs quant à l’impact économique et social de la propagation du virus COVID-19 en Tunisie.

Bien que l’Etat a pu contrôler la situation et à limiter efficacement la propagation de ce virus avec un faible budget et un stock d’équipements nécessaires très limités, il y a un large consensus parmi les économistes sur l’impact négatif très sévère de cette pandémie mondiale sur l’économie en Tunisie.

La Banque centrale tunisienne s’attend à un ralentissement de la croissance de l’économie en 2020 en raison de l’impact du virus et de ses répercussions sur le secteur du tourisme et des transports, en plus du secteur industriel affecté par la baisse de la demande étrangère et la perturbation des réseaux d’approvisionnement externes. Après une réunion exceptionnelle pour examiner les évolutions économiques, monétaires et financières sous Corona, la banque centrale a décidé de maintenir le taux d’intérêt inchangé à 6,75%.

Le gouvernement a révisé le taux de croissance prévu pour l’année en cours de 2,7% à 1%, en raison de la situation économique locale et internationale et de la crise du virus Corona. Le Premier ministre a annoncé l’allocation de plus d’un milliard de dollars pour faire face aux répercussions économiques et sociales de la crise.

Le secteur du tourisme en Tunisie sera l’un des secteurs les plus touchés localement. Plusieurs experts ont affirmé que la saison touristique s’est terminée par toutes les mesures, en raison de la forte propagation du virus dans les pays exportateurs de tourisme.

Après une reprise en 2019, au cours de laquelle la Tunisie a réussi à attirer environ 9,4 millions de touristes, et  a fait des revenus  près de deux milliards de dollars, les unités touristiques sont totalement paralysées.

A l’échelle Macro, la baisse des recettes en devises aura un impact sur les finances publiques, le déficit courant et le déficit de la balance des paiements, ce qui conduira à un recours massif à l’endettement extérieurs.

Pour contrer l’impact du virus sur les secteurs économiques les plus vitaux, le Fonds monétaire international approuve le décaissement d’un prêt de 743 millions de dollars à la Tunisie. L’Union européenne de son côté  a accordé ce mois-ci 250 millions d’euros d’aide financière pour soutenir le budget tunisien face à l’épidémie.