Démarrage lundi des Assemblées annuelles du Groupe de la BAD

Les travaux de la 57e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et ceux de la 48e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD) démarreront lundi à Accra (Ghana) et se poursuivront jusqu’au 27 mai 2022.

Placée sous le thème « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique », l’édition 2022 de ces assemblées annuelles se déroule dans un format hybride, marquant un retour aux sessions en présentiel après les réunions organisées en visioconférence ces deux dernières années en raison de la pandémie du coronavirus.

Le choix porté sur ce thème permettra à la Banque de jouer le rôle de porte-parole et de chef de file de la réflexion sur les deux problématiques de la résilience climatique et de la transition énergétique en Afrique, et de faire face à l’un de ses engagements qui est d’accroître l’alignement stratégique et l’orientation opérationnelle, en soutenant une transition vers un développement à faible émission de carbone et résilient face au changement climatique, selon la BAD.

Les sessions en présentiel, celles des réunions statutaires des gouverneurs de la Banque ainsi que les événements liés au savoir auront lieu au Centre de conférence international d’Accra.

S’agissant des réunions du savoir qui seront ouverts au public, elles porteront sur des sujets relatifs à la résilience thématique et à la transition énergétique. L’ordre du jour porte notamment sur l’examen des moyens permettant d’arriver à des émissions zéro, des opportunités favorisant l’émergence d’une Afrique plus fiable grâce à l’économie numérique, des emplois verts pour les femmes et les jeunes, et des économies rurales africaines plus résilientes pour la sécurité alimentaire et la prospérité de savoir, avait souligné Kevin Urama, économiste en chef et vice-président par intérim chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances, lors d’une conférence de presse tenue en ligne en avril 2022.

Au programme aussi une session spéciale sur le changement climatique qui prévoit le lancement de l’édition 2022 du Rapport sur les perspectives économiques en Afrique.

Lors de ces assises, les pays membres régionaux auront l’occasion de discuter de la nature du soutien attendu de la part des partenaires mondiaux au développement ainsi que du coût estimé du renforcement de la résilience et d’une transition énergétique juste pour leurs économies.

De même, les gouverneurs de la Banque auront un cadre propice pour partager leurs expériences et leurs engagements en matière de lutte contre le changement climatique et de transition énergétique ainsi que les politiques et les mesures prises pour y faire face, lit-on dans un document fourni par la BAD.

Des recommandations seront également formulées sur les voies et moyens par lesquels l’Afrique peut mobiliser des ressources à grande échelle pour atteindre les objectifs de résilience climatique et de transition à faible émission de carbone.

Cette édition des assemblées annuelles se coïncide avec la commémoration du 50e anniversaire du Fonds africain de développement – l’instrument de prêts concessionnels du Groupe de la Banque.

« Ces Assemblées annuelles 2022 seront aussi comme le prélude de la Conférence 2022 des Nations unies sur le changement climatique, dite COP27 et qualifiée de « COP africaine » car prévue en Égypte au mois de novembre. Les gouvernements africains y défendront une nouvelle fois les positions du continent en matière de lutte contre le changement climatique », avait indiqué Vincent Nmehielle, secrétaire général de la BAD.

//L’Afrique fait face à un double défi que sont le changement climatique et les déficits en électricité//

L’Afrique est le continent le plus vulnérable au changement climatique, en dépit de sa contribution négligeable, et la température de surface du continent a déjà augmenté plus rapidement que la moyenne mondiale.

D’après la BAD, « l’Afrique connaît un réchauffement plus rapide que le reste du monde. La température de surface du continent a déjà augmenté plus rapidement que la moyenne mondiale et, à l’avenir, les températures médianes des régions septentrionales et méridionales du continent pourraient augmenter de 3,6 oC si la température médiane mondiale augmente de 2 oC ».

Par ailleurs, le niveau de la mer s’est élevé plus haut sur le continent que la moyenne mondiale au cours des trois dernières décennies.

Se référant au sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat(GIEC), la BAD souligne qu’il est presque certain que le niveau des mers en Afrique continuera à s’élever, ce qui augmentera le risque d’inondations côtières.

De plus, le Sahara, la Corne de l’Afrique et l’Afrique centrale devraient enregistrer des précipitations plus importantes et une augmentation correspondante des inondations pluviales tandis que l’Afrique australe et l’Afrique de l’Est devraient observer des vitesses de vent tropicales plus élevées et davantage de cyclones de catégorie 4-5.

D’autre part, plus de 600 millions d’Africains, dont la plupart dans les zones rurales, n’ont pas accès à l’électricité et 900 millions n’ont pas accès à des installations de cuisson propre. En outre, quatre Africains sur cinq cuisinent à l’aide de biomasse solide, ce qui entraîne environ 600 000 décès par an dus à la pollution atmosphérique domestique qui s’ajoute au défi de la déforestation, lit-on dans le même document.

Sur ce volet, la BAD a indiqué que pour croître et prospérer, l’Afrique a besoin de systèmes énergétiques modernes qui répondent aux multiples défis que sont l’accessibilité financière, la sécurité de l’approvisionnement et la durabilité.

Et de poursuivre, les goulets d’étranglement du secteur de l’énergie et les coupures d’électricité récurrentes coûtent chaque année l’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique et compromettent la création d’emplois, l’industrialisation et les investissements, selon la même source qui insiste sur
l’importance du thème proposé pour les Assemblées annuelles 2022, eu égard à la nécessité de s’attaquer à cet énorme double défi : le changement climatique et les déficits en électricité.

Rappelons que les Assemblées annuelles sont l’événement le plus important du Groupe de la BAD. Elles réunissent environ 3 000 délégués et participants chaque année. Elles permettent à l’institution de faire le point, avec ses actionnaires, sur les progrès réalisés. Elles constituent un forum unique d’échange sur des questions clés concernant le développement de l’Afrique pour les représentants des gouvernements, des entreprises, de la société civile, des groupes de réflexion, des universités et des médias.

TAP