Afrique : Place de la France dans les échanges commerciaux et les investissements entre la France dans la partie subsaharienne du continent en 2022 (douanes françaises et de la Banque de France)

Même s’ils ne représentent que 2% du total du commerce extérieur de la France en 2022, les échanges commerciaux avec les pays d’Afrique subsaharienne ont atteint l’an passé leur plus haut niveau sur ces dix dernières années (26,7 Mds EUR, 15,9 Mds EUR d’importations et 10,8 Mds EUR d’exportations). Cette hausse des échanges bilatéraux est largement portée par un accroissement des importations – notamment d’hydrocarbures qui représentaient plus des deux tiers de la hausse en raison de la hausse des prix et des conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui ont entrainé un changement des chaines d’approvisionement commerciales des pays européens.

L’Afrique subsaharienne a néanmoins une place stratégique dans les échanges extérieurs français, puisqu’elle est à la fois un fournisseur important pour les hydrocarbures, les produits agricoles et les minerais – elle fournissait en 2022 11% des importations françaises d’hydrocarbures et 9,5% des importations de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture – et un client pour les équipements mécaniques, matériaux électriques et électroniques ainsi que pour les produits des industries agroalimentaire et pharmaceutique.

Au-delà des échanges commerciaux, la France reste un investisseur de premier rang en Afrique subsaharienne. Elle était en effet le second investisseur étranger sur le continent en termes de stock d’IDE en 2021 avec 60 Mds USD, derrière le Royaume-Uni (65 Mds USD). Le nombre de filiales d’entreprises françaises en Afrique subsaharienne a quant à lui plus que doublé entre 2010 et 2020, alors qu’il n’a augmenté que de 51% dans le monde sur la même période. En termes de flux, les investissements français en Afrique ont poursuivi une tendance à la baisse amorcée depuis 2015 et ne représentent que 2,5% du stock d’IDE français à l’étranger (soit 31,9 Mds USD).

Ainsi, l’évolution des échanges commerciaux et des investissements en Afrique subsaharienne témoigne moins une perte de vitesse des entreprises françaises qu’une évolution au profit d’une production locale. Entre 2010 et 2020, le chiffre d’affaires cumulé des entreprises françaises implantées en Afrique subsaharienne a connu une progression annuelle moyenne de 2,3% quand les exportations françaises diminuaient, elles, de 2% par an en moyenne sur la même période. Le développement d’une production locale de certaines filiales françaises s’est ainsi substitué à certaines exportations.