Alors que les échanges intra-africains peinent encore à atteindre leur plein potentiel, la Tunisie choisit de miser sur l’intégration régionale.
Son engagement dans le cadre de la ZLECAF se traduit déjà par des actions concrètes sur le terrain.
Parmi elles, la délivrance de certificats d’origine, un outil clé pour dynamiser les flux commerciaux avec le continent.
Une dynamique d’exportation en marche
Dans le cadre de l’Accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), la Tunisie a délivré entre 200 et 300 certificats d’origine depuis mai 2023. Ces documents ont facilité l’exportation de produits locaux vers plusieurs pays africains, en permettant aux entreprises tunisiennes de bénéficier de réductions sur les droits de douane. Selon Chouki Jbali, responsable de la formation douanière au sein du secrétariat général de la ZLECAF, ce chiffre est considéré comme « respectable » au vu des contraintes logistiques et administratives qui persistent à l’échelle du continent.
Un choix stratégique pour s’ouvrir à l’Afrique
L’adhésion de la Tunisie à la ZLECAF, ratifiée en 2020, s’inscrit dans une stratégie claire : renforcer ses échanges commerciaux avec les pays africains et profiter pleinement des opportunités offertes par cette zone de libre-échange. La délivrance progressive de certificats d’origine confirme cette orientation et traduit une volonté de mieux s’intégrer au tissu économique africain.
La Tunisie se prépare également à tirer parti de la prochaine phase de l’accord, qui prévoit la suppression complète des droits de douane à partir du 1er janvier 2026. Ce positionnement a été réaffirmé lors d’un atelier régional tenu à Tunis le 14 avril 2025, en présence de représentants d’une dizaine de pays africains, consacré au renforcement des capacités en commerce extérieur.
La ZLECAF : un levier pour l’intégration économique du continent
Entré en vigueur en mai 2019, l’accord de la ZLECAF regroupe aujourd’hui 55 pays africains, représentant un marché commun de 1,2 milliard de consommateurs. Son objectif principal est de stimuler le commerce intra-africain à travers la levée progressive des barrières tarifaires et non tarifaires, et de simplifier les procédures douanières entre pays membres.
Pour la Tunisie, cet accord représente une opportunité majeure de diversification des marchés. D’après le Centre de Promotion des Exportations (CEPEX), le potentiel commercial encore inexploité sur le continent africain est estimé à près de 1,2 milliard de dollars. Des zones comme l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale offrent des perspectives prometteuses pour les exportateurs tunisiens.
Cette avancée s’aligne sur les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui plaide pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique, fondée sur une coopération économique accrue entre les pays du continent.
Source
Le Journal Esshafa– Édition du 18 avril 2025.