Le 12 juillet 2025, le Sénégal a conclu un accord stratégique révisé avec l’entreprise saoudienne ACWA Power pour la construction de la plus grande usine de dessalement d’Afrique de l’Ouest, située à Dakar. Ce projet, baptisé Grande Côte, constitue une réponse directe aux défis croissants liés à l’accès à l’eau dans la région, exacerbés par la croissance démographique et les changements climatiques. Il s’inscrit dans une dynamique de renforcement des infrastructures hydrauliques à travers un modèle de partenariat public-privé ambitieux et tourné vers les énergies renouvelables.
Avec un investissement global estimé à 800 millions de dollars (environ 3 000 milliards FCFA), le projet utilisera la technologie d’osmose inverse et sera alimenté exclusivement par des énergies propres issues du réseau national. Sa capacité atteindra 400 000 m³/jour, répartis en deux phases de 200 000 m³ chacune. La première phase devrait être opérationnelle dès le premier trimestre 2028, avec une mise en service complète prévue pour 2031.
Un accord renégocié pour plus de viabilité
Initialement signé en 2023, le contrat avait été remis en question en juillet 2024 par les autorités sénégalaises, qui le jugeaient trop coûteux et peu durable. Sous l’impulsion du ministre de l’Eau Cheikh Tidiane Dieye, le gouvernement avait annoncé sa volonté d’annuler l’accord. Une position motivée par la crainte d’un prix de l’eau trop élevé à long terme pour les populations.
La renégociation conclue en juillet 2025 a permis d’aboutir à un compromis plus équilibré : les tarifs de production d’eau ont été revus à la baisse (de 427 à 389,8 FCFA/m³), la capacité solaire du projet a été doublée à 300 MWc, et l’effort budgétaire de l’État sénégalais a été ramené entre 17,5 et 35 milliards FCFA par an. Ces ajustements renforcent la durabilité économique et environnementale du projet, tout en consolidant le partenariat stratégique entre le Sénégal et l’Arabie saoudite.
Un projet phare pour l’avenir hydrique du Sénégal
Grande Côte marque une première historique en Afrique subsaharienne, en combinant dessalement à grande échelle et énergie 100 % renouvelable. Il vise à garantir un accès durable à l’eau potable pour la région de Dakar, où la demande en eau pourrait augmenter de 60 % d’ici 2035, selon la Banque mondiale.
Au-delà de ses performances techniques, ce projet est un symbole fort de coopération Sud-Sud et de souveraineté hydrique, porté par la vision du président Bassirou Diomaye Faye, qui l’a salué comme un tournant stratégique pour l’avenir du pays.
