Tunisie et France : un nouveau souffle pour l’eau, l’inclusion sociale et l’emploi des jeunes

Un engagement financier de plus de 54 millions d’euros pour répondre aux priorités nationales tunisiennes

C’est à Tunis, en ce mois d’octobre 2025, que s’est concrétisé un partenariat stratégique entre la France et la Tunisie, illustrant une volonté commune de renforcer la coopération bilatérale autour de grands enjeux de développement. Lors de sa visite dans la capitale tunisienne, Philippe Orliange, Directeur exécutif des Géographies de l’Agence Française de Développement (AFD), a signé avec les autorités tunisiennes plusieurs conventions de financement d’un montant total de 54,5 millions d’euros.

Ces accords, structurants à plus d’un titre, visent à soutenir trois priorités nationales majeures : l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans les grandes zones urbaines, l’inclusion économique des populations vulnérables, ainsi que le renforcement de la formation professionnelle et de l’employabilité des jeunes. La cérémonie officielle de signature s’est tenue au ministère de l’Économie et de la Planification, en présence de M. Samir Abdelhafidh, ministre de l’Économie, de M. Abdelhamid Mnaïja, PDG de la SONEDE, et de Mme Anne Guéguen, Ambassadrice de France en Tunisie.

Moderniser l’accès à l’eau potable pour des millions de Tunisiens

Parmi les projets majeurs soutenus par l’AFD figure un appui décisif au secteur de l’eau, enjeu stratégique dans un pays confronté à des tensions hydriques croissantes. À travers deux projets d’envergure menés avec la SONEDE, l’AFD mobilise 42,5 millions d’euros pour renforcer les infrastructures d’approvisionnement en eau potable dans plusieurs grands centres urbains.

Les investissements portent notamment sur la construction de nouvelles stations de traitement d’eau, situées à Kalaa Kébira et Béjaoua, ainsi que sur la pose de réservoirs et de conduites supplémentaires. Ces interventions visent à augmenter la capacité du réseau d’adduction et à améliorer sa fiabilité. Les régions du Cap Bon, du Sahel, de Sfax et du Grand Tunis bénéficieront directement de ces améliorations, permettant de sécuriser l’accès à l’eau potable pour près de six millions de personnes, soit environ la moitié de la population tunisienne.

Ce projet intègre également une dimension environnementale forte, avec pour objectif de mieux gérer la ressource en eau dans les zones urbaines, tout en préservant les nappes phréatiques des régions de l’intérieur. Avec le cofinancement de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’enveloppe globale allouée au projet Grand Tunis atteint désormais 68 millions d’euros. Cette ambition illustre la volonté de la Tunisie et de ses partenaires d’investir dans une gestion durable et équitable de l’eau, ressource essentielle pour le développement du pays.

Inclure les plus vulnérables dans la dynamique économique

Au-delà des infrastructures, la France réaffirme son engagement en faveur d’un développement inclusif à travers un financement de 5 millions d’euros destiné à renforcer l’autonomisation économique des ménages tunisiens les plus vulnérables. Ce soutien s’inscrit dans le cadre du Programme national d’autonomisation économique des catégories pauvres et à revenus limités, piloté par le ministère tunisien des Affaires sociales.

Créé en 2022, ce programme a pour vocation de soutenir l’entrepreneuriat local à travers la création de micro-entreprises. Il repose sur l’octroi de subventions ciblées et un accompagnement individualisé, allant de la formation à la mise en œuvre de projets générateurs de revenus. Grâce à ce financement, les capacités du programme seront doublées, permettant d’élargir son impact, notamment dans les régions marquées par la pauvreté et l’exode rural.

Cette initiative vise à favoriser l’inclusion économique de populations souvent marginalisées, en particulier les femmes et les personnes en situation de handicap. Elle s’inscrit dans une logique de résilience sociale, en valorisant les ressources locales, en stimulant l’activité économique de proximité et en contribuant à réduire les inégalités territoriales.

Miser sur les jeunes pour préparer l’avenir

La jeunesse tunisienne, confrontée à un chômage élevé, représente un enjeu crucial pour le pays. Le troisième volet du partenariat franco-tunisien porte ainsi sur le renforcement de la formation professionnelle et de la mobilité des jeunes. Un financement de 7 millions d’euros est alloué à un projet ambitieux, cofinancé par l’AFD et le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.

Ce projet cible deux centres de formation sectoriels à Sousse et Grombalia, qui seront transformés en pôles d’excellence. Il comprend deux volets complémentaires : d’une part, la modernisation des infrastructures et des équipements de ces centres, et d’autre part, le renforcement des capacités des formateurs et des acteurs de l’emploi en Tunisie.

L’ambition du projet est claire. Il s’agit d’accueillir environ 1 800 jeunes dans ces centres rénovés, d’atteindre un taux d’insertion professionnelle de 100 % un an après la fin de la formation, de créer ou renforcer dix filières métiers, et d’accompagner au moins cent jeunes Tunisiens de retour au pays dans leur réinsertion professionnelle.

En misant sur le développement des compétences, ce programme contribue à répondre au défi de l’emploi des jeunes, dont le taux de chômage avoisine 38 % chez les 15-24 ans. Il s’agit aussi de favoriser la mobilité internationale tout en consolidant les opportunités d’insertion sur le marché du travail local. Ce projet s’inscrit pleinement dans le cadre de la coopération franco-tunisienne dans le domaine de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’innovation pédagogique.

Une coopération fondée sur la confiance et les résultats

À travers ces nouvelles conventions, l’AFD témoigne de son engagement à accompagner la Tunisie dans ses choix de développement. En soutenant des secteurs clés tels que l’eau, l’inclusion sociale et l’emploi, la France réaffirme sa volonté d’être un partenaire fidèle et à l’écoute, prêt à s’impliquer dans des projets concrets au service des besoins de la population tunisienne.

Comme l’a souligné Philippe Orliange, ces financements n’ont de sens que par leur mise en œuvre effective sur le terrain. Ils traduisent une ambition commune : répondre aux besoins essentiels de la population, préparer l’avenir et construire un développement juste et durable.

De son côté, le ministre Samir Abdelhafidh a salué l’ampleur et la diversité des conventions signées, qui reflètent la richesse de la coopération entre la Tunisie et la France. Il a insisté sur le fait que ces accords s’inscrivent parfaitement dans les priorités de développement économique et social définies par la Tunisie.

Une vision partagée pour un développement durable

L’eau, l’inclusion et la jeunesse sont au cœur de ce partenariat exemplaire. Ensemble, la France et la Tunisie bâtissent les fondations d’une société plus résiliente, plus équitable et tournée vers l’avenir. Ce sont autant de projets concrets qui traduisent une vision commune : celle d’un développement centré sur l’humain, fondé sur la solidarité, la confiance et l’action.

Sources : TAP et Ambassade de France en Tunisie.