Le gouverneur de la BCT se prononce, à l’ARP, sur les raisons de l’inflation et l’instabilité du taux de change
« Le taux moyen de l’inflation qui a varié entre 5 et 6%, entre 2011-2017, a influencé la stabilité du taux de change », a déclaré, mardi, Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), lors d’une plénière à l’ARP. Le taux d’inflation pourrait atteindre 5% à la fin de cette année 2017, a-t-il estimé, par ailleurs.
Il a expliqué que le taux de change du dinar peut être affecté par 4 facteurs, à savoir l’inflation des prix à la consommation, l’équilibre du budget de l’Etat, la situation de la balance de paiement et l’endettement extérieur « .
Ayari s’est voulu, pourtant, rassurant en disant que la BCT « suit l’évolution du taux de l’inflation et pourrait prendre les mesures nécessaires pour faire face à cette tendance inflationniste et éviter toute dérive ».
Il a qualifié l’intervention de la Banque centrale dans le taux moyen du marché monétaire de « classique », indiquant que la banque augmente le TMM (taux moyen du marché monétaire) quand le taux d’inflation est élevé et réduit ce taux en cas de baisse du taux d’inflation.
Le premier responsable de la BCT a aussi rappelé que la Banque Centrale intervient pour réguler la liquidité à travers l’incitation des banques à investir dans les dépôts à la BCT pour réduire la demande sur la liquidité à travers la réduction de l’offre auprès des institutions de crédits. « L’intervention de la BCT n’a pas d’impact sur la compétitivité du dinar », a-t-il insisté.
Le taux de change du dinar a été également influencé par le déficit de la balance courante avec une réduction du niveau d’évolution de la dette extérieure qui s’est répercutée sur les réserves en devises, estimées actuellement à 102 journées d’importation.
« Les réserves en devises connaissent actuellement une hémorragie en raison de l’augmentation du volume des dettes payées en devises », a-t-il dit, appelant à la nécessité de restructurer les importations.
D’après Ayari, la BCT est intervenue pour soutenir le dinar et le sauver d’une chute qualifiée de » historique », en injectant 4 millions de dinars sur le marché de change, depuis le 18 avril 2017.