Moody’s prévoit une croissance de 2,8% en 2018 et de 3% en 2019
Moody’s prévoit une croissance de 2,8% en 2018 et de 3% en 2019, contre 1,9% en 2017 et une hausse du taux d’endettement à 73% en 2019, en Tunisie.
Selon l’agence de notation, l’amélioration de l’environnement de sécurité depuis 2015, qui a conduit à une augmentation des recettes du tourisme et à une demande accrue de la zone euro, a jeté les bases d’une reprise de la croissance.
Le taux d’endettement public en Tunisie atteindra 72% du PIB en 2018 et 73% en 2019, sous l’effet d’une dépréciation constante de la monnaie, des déficits persistants et d’un fardeau croissant des taux d’intérêt, a indiqué l’agence de notation, dans un rapport d’analyse et de mise à jour des marchés, publié, cette semaine.
Dans ce rapport, intitulé « Gouvernement de la Tunisie – B2 Stable, analyse annuelle du crédit » et disponible sur www.moodys.com, Moody’s a indiqué que les problèmes de crédit de la Tunisie incluent la détérioration structurelle de sa solidité fiscale, la flexibilité budgétaire limitée et la détérioration de la dynamique des comptes courants.
La vice-présidente de Moody’s et auteure du rapport, Elisa Parisi-Capone, a rappelé que le taux d’endettement de la Tunisie a fortement augmenté pour atteindre près de 70% du PIB à la fin de 2017 et les fortes pressions sur les dépenses du secteur public limitent sa flexibilité budgétaire », indiquant que l’agence de notation a » assisté à des retards dans la mise en œuvre des réformes du FMI. ».
Le rapport, rappelle, ainsi, que les déficits budgétaires élevés de la Tunisie ont été parmi les principaux contributeurs à l’augmentation de la dette publique, qui a atteint 69,9% du PIB en 2017 contre 50,8% en 2014. La dynamique des taux de change a également contribué à plus de 68% de la dette publique tunisienne est libellée en monnaie étrangère.
« La relance du secteur touristique aidée par la levée des restrictions des agences de voyages va avoir un impact sur l’économie et sur le système bancaire, car plusieurs crédits « non performants » accordés, notamment, au secteur public, sont étroitement liés au tourisme », lit-on dans le rapport de Moody’s.
Le maintien de la perspective stable de la notation souveraine de la Tunisie reflète la confiance de Moody’s dans la capacité du pays à continuer ses démarches pour mener les réformes proposées par le FMI.
Moody’s estime, cependant, qu’une pression négative sur la notation suivrait d’autres retards dans la mise en œuvre du programme de réforme économique du FMI, qui a eu un impact sur l’accès de la Tunisie à des sources de financement officielles et qui a retourné l’appétit du marché à la baisse.