La COP24 en Pologne: Un meeting décisif pour le financement de l’action climat
« Il n’y a aucune décision sur la prévisibilité et la soutenabilité des ressources promises de 100 milliards de dollars par an jusqu’à 2020, objectif fixé à Copenhague en 2009 et acté dans l’accord de Paris. Le financement de l’action climat est toujours en suspens », a déclaré le maître conférencier à l’université de Nice et chercheur tunisien, Adel Ben Youssef.
Les pays développés ont promis aux pays en voie de développement et ceux les plus exposés aux impacts des changements climatiques, en vertu d’un engagement à large échelle à Copenhague en 2009, de consacrer 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, des ressources publiques et privées destinées à les aider à promouvoir les énergies propres, à s’adapter aux changements climatiques et à renoncer aux énergies fossiles.
Presque deux ans avant la date limite (2020) annoncée pour la la mobilisation et le déblocage de ces fonds, la vision n’est pas encore claire concernant les mécanismes de mobilisation et les projets à financer dans ce cadre.
D’après Ben Youssef, qui formait, à Tunis, des journalistes et des activistes tunisiens dans le domaine de l’environnement dans le cadre d’une initiative de l’organisation « Climate Traker » en collaboration avec la Fondation allemande Heinrich B?ll, il est nécessaire, aujourd’hui, de créer une » ingénierie financière « et un » financement climatique « qui permettront de transformer les décisions prises par les parties internationales dans la Convention cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, lors des sommets climatiques, en programmes et projets concrets.
La COP24 qui se tiendra dans la ville polonaise Katowice, du 3 au 14 décembre 2018, sera un tournant décisif pour toutes les parties à la Convention -cadre des Nations Unies sur le changement climatique et pour les pays signataires de l’accord de Paris, car, ce meeting international pourrait apporter des solutions concrètes et des moyens de mise en œuvre des engagements précédents ou déboucher sur des désaccords et un échec de négociations qui aggravera la situation, notamment pour les pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, selon Ben Youssef.
La question du financement climatique devrait être l’un des principaux thèmes de la COP 24, qui vise, entre autres, à mettre en place des décisions garantissant la mise en œuvre des engagements de l’Accord de Paris.
Il est également prévu que la Conférence de Katowice, entamera un « dialogue de facilitation » pour soutenir la mise en œuvre des engagements nationaux pris par les Etats sous la forme de contributions nationales pour réduire les émissions et le réchauffement climatique.
Au niveau national, la Tunisie se propose, dans son engagement pour le climat, de réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs (énergie, procédés industriels, agriculture, forêt et autres utilisations des terres, et déchets) de manière à baisser son intensité carbone de 41% en 2030 par rapport à l’année de base 2010. L’effort d’atténuation proviendra plus particulièrement du secteur de l’énergie qui représente à lui seul 75% des réductions des émissions, sur les bases desquelles a été réalisée cette baisse de l’intensité. Il est prévu que le secteur de l’énergie réduise son intensité carbone en 2030 de 46% par rapport à l’année 2010, dans le cadre de la politique de transition énergétique préconisée par l’Etat.
La Tunisie estime que ses besoins de financement pour atténuer et s’adapter aux changements climatiques s’élèvent à 20 milliards de dollars pour financer les investissements et les besoins de renforcement des capacités.
L’objectif de l’atténuation du changement climatique nécessite un investissement d’environ 17,5 milliards de dollars dans le secteur de l’énergie au cours de la période 2015-2030, dont 40% sont liés à l’efficacité énergétique et 45% pour les énergies renouvelables.