Des ONGs internationales dénoncent la capture et la vente d’espèces de poissons menacées de distinction au port de pêche de Kélibia
Neufs poissons, d’une espèce en danger (EN) d’extinction depuis 2006 et dont la population ne cesse de diminuer, ont été capturées et vendues, ce week-end, au port de pêche de Kélibia en Tunisie. Il s’agit de 9 raies, diables de mer géants, « Mobula mobular », selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), qui a dénoncé cette pêche, dans un communiqué conjoint, mardi, avec 14 autres organisations internationales.
« Bien qu’il soit possible que ces espèces aient été capturés accidentellement, la réglementation internationale exige que les pêcheurs les relâchent vivantes », lit-on dans le communiqué des ONGs.
Dans le cas signalé, les individus ont été capturés à la senne tournante, engin de pêche permet de relâcher les individus sans les transporter à bord, assurant ainsi leur survie.
Les organisations ont réitéré qu’il est particulièrement important que les autorités compétentes accordent une attention particulière à de tels incidents, en tenant compte de l’état actuel de la protection et de la conservation de l’espèce, et du fait que de telles captures accidentelles pourraient permettre le développement d’un marché illégal.
Cela pourrait menacer la survie de la raie diable de mer, une espèce qui présente de faibles taux de reproduction et de croissance, une longue durée de vie et une nature migratrice.
« La raie Mobula Mobular est l’une des espèces emblématiques de nos océans. La population méditerranéenne de l’espèce a subi une réduction importante d’au moins 50% en trois générations (60 ans), à la suite de prises accessoires accidentelles sur plusieurs sites de son aire de répartition ».
Les ONGs ont appelé les autorités tunisiennes à adopter une mesure de protection nationale pour la raie diable de mer et toutes les espèces figurant dans la liste du CGPM / 36/2012/3, et pour renforcer la mise en œuvre de toutes les mesures contraignantes existantes qui n’ont pas encore été appliquées efficacement et pourrait contribuer de manière significative à la conservation de ces espèces vulnérables.
Ils ont, également, exhorté tous les pays méditerranéens à coopérer et à faire respecter ces engagements. Il est aussi important de former et de sensibiliser les pêcheurs, les acteurs concernés et le grand public sur la valeur et le statut de ces animaux marins emblématiques et uniques, qui servent d’espèces phares pour la conservation du bassin méditerranéen.