Afrique- Zone de libre échange: La Tunisie présente les démarches nécessaires pour la mise en œuvre d’un espace transcontinental

    Six actions prioritaires sont nécessaires pour mieux préparer la Tunisie à la mise en œuvre de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine, dit ZLECAf.

    Il s’agit avant tout, selon le consultant de la Commission Economique pour l’Afrique(CEA), Slim Driss, de soumettre et négocier les offres tarifaires, finaliser les cycles de négociations pour se pencher après sur l’amélioration de l’environnement juridique et institutionnel, le renforcement de la diplomatie économique, le soutien des opérateurs nationaux et étrangers et la mise en œuvre d’un système de suivi et d’évaluation.

    « Une fois les aspects institutionnels finalisés, le pays doit améliorer l’infrastructure logistique par la simplification et digitalisation des formalités à l’export et à l’import et par l’amélioration de l’état des routes terrestres et des connexions maritimes et aériennes et de l’efficacité des chaines logistiques », a indiqué le responsable, lors d’un atelier de validation de la Stratégie nationale pour la mise en œuvre de la ZLECAf , organisé, vendredi, à Tunis.

    D’après le directeur de la coopération avec l’Afrique au ministère du Commerce, Chaouki Jebali, cette stratégie élaborée par le Ministère du Commerce et du Développement des Exportations, avec l’appui de la CEA, sera validée après une durée de 15 jours, en attendant les recommandations des organismes publics et d’experts nationaux et internationaux dans plusieurs domaines (douane, transport, transit international, commerce extérieur) et celles du secteur privé et de la société civile.

    Réalisée après un processus de concertations et de collecte de données qualitatives et quantitatives (OMC, CNUCED, BCT, INS …) liées aux enjeux et opportunités pour la Tunisie, la stratégie présentée, vendredi, a montré que l’entrée en vigueur de l’accord de la zone de libre échange continentale pourrait offrir à la Tunisie de bonnes opportunités et l’aider dans sa relance économique post-covid 19.

    Les exportations tunisiennes pourraient croitre, dans ce cas, de 70,5% vers les pays de l’Afrique, a-t-on indiqué à l’occasion de l’atelier. Car, le potentiel inexploité des exportations avec les principaux pays africains est estimé, en 2019, à 1016,3 millions de dollars.

    Le pays fait face actuellement à plusieurs difficultés avec de faibles taux de croissance économique (3,1% en 2021), un taux de chômage élevé et persistant (18,4% en 2021 contre 16,69 % en 2020), un endettement assez élevé (85,6% en 2021) et une balance commerciale déficitaire.

    Pour rappel, la Tunisie avait ratifié, le 22 juillet 2020, la convention relative à la ZLECAF, qui vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde ayant le potentiel de rassembler plus de 1,2 milliard de personnes avec un PIB de plus de 2 500 milliards de dollars et d’inaugurer une nouvelle ère de développement pour le continent.

    Selon la CEA, l’accord établissant la ZLECAF signé à Kigali (Rwanda) le 21 mars 2018, est une étape clef du programme d’intégration africain. La ZLECAf devrait servir de locomotive pour la croissance économique, l’industrialisation et le développement durable dans le continent noir, et ce, en lien avec l’Agenda 2030 adopté par l’Assemblée générale des Nations unies, ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour « l’Afrique que nous voulons».
    TAP