L’impact de la guerre en Ukraine a été plus important que le Covid-19 (Marouane Abassi)
Le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi a déclaré, mercredi, à Tunis, que l’impact de la guerre en Ukraine a été plus important que la pandémie de Covid-19.
Lors d’un débat organisée par l’institut d’émission avec des professeurs et des étudiants de l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et commerciales de Tunis (ESSECT), sur le thème » le rôle de la BCT durant la conjoncture économique actuelle », Abassi a souligné que la guerre en Ukraine a entraîné le creusement du déficit commercial à des niveaux alarmants ( 10 milliards de dinars vers la fin de mai 2022).
Face à cette situation, a-t-il dit, la BCT a continué de répondre aux besoins des établissements publics visant à importer les denrées alimentaires de base, citant, à cet égard, l’Office Tunisien du Commerce et l’Office des Céréales.
Evoquant les discussions avec le Fonds Monétaire International (FMI), Marouane Abassi a fait savoir que cela évolue « positivement », ajoutant que l’Institution financière internationale n’a en aucun cas imposé ses diktats à la Tunisie.
Sa seule condition, a-t-il dit, était d’entamer les réformes économiques et sociales, faisant observer que le programme de réformes économiques est « 100% tunisien ».
S’agissant de l’augmentation du taux directeur, Abassi a indiqué que cette mesure vise à maîtriser le taux d’inflation qui a atteint des niveaux « alarmants ». Il a rappelé, à cet égard, que la même mesure a été prise en 2018, lorsque la BCT avait révisé à la hausse le taux directeur à trois reprises, ce qui a stabilisé le taux d’inflation en avril 2019.
Selon lui, la maîtrise de l’inflation ne concerne pas uniquement la BCT mais implique la partie gouvernementale qui est appelée à prendre des mesures afin de pallier à cette situation.
De son côté, Ghazi Boulila, professeur d’économie à l’ESSECT a mis en garde contre le cercle vicieux de l’augmentation des salaires et la hausse de l’inflation, ce qui est de nature à pousser l’institution émettrice à accroître le taux directeur.
TAP