Energie propre : La Tunisie entame l’élaboration de sa stratégie nationale pour l’hydrogène vert

    Une stratégie nationale pour l’hydrogène vert ainsi qu’une feuille de route opérationnelle pour le développement d’une chaine de valeur d’hydrogène vert et ses produits dérivés en Tunisie vont être élaborées dans le cadre du projet « L’hydrogène vert au service d’une croissance durable et une économie de décarbonisée en Tunisie  » (H2Vert.TUN) lancé, mardi, lors d’un atelier organisé à Tunis, par la GIZ.

    « Cette stratégie nationale servira à identifier le potentiel national en matière de développement d’hydrogène vert et la capacité du renouvelable qui lui sera dédiée, de cerner les usages et la demande aussi bien nationale qu’à l’export et de s’accorder sur les mécanismes d’intégration locale à mettre en place », a déclaré, le directeur général de l’Electricité et de la transition énergétique au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Belhassen Chiboub.

    Le responsable estime que « face à un déficit en énergie primaire qui avoisine les 50%, le défi de la sécurité d’approvisionnement en énergie se pose de plus en plus pour la Tunisie, d’où la nécessité d’appuyer la marche vers la transition énergétique et de songer sérieusement au développement de l’hydrogène vert comme alternative, à moyen et long termes, aux énergies fossiles ».

    Les coûts de développement de l’hydrogène vert sont élevés. Pour cela, la stratégie nationale à mettre en place doit déterminer, selon Chboub, le degré de viabilité économique d’une telle approche. Une viabilité qui dépendra fortement, selon lui, des partenariats que la Tunisie réussira à instaurer avec les investisseurs dans ce domaine.

    Les partenariats public-privé seront également indispensables pour le développement d’une chaîne de valeur pour l’hydrogène vert et ses produits dérivés, d’après le responsable. « Dans le cadre de ces partenariats, l’Etat se chargera de la mise en place des réseaux et de l’infrastructure nécessaire au transport de l’hydrogène, alors que les investissements proprement dits et qui sont généralement couteux seront du ressort du privé ».

    Le dessalement de l’eau, une option La production d’hydrogène vert n’utilisera pas les ressources en eau disponibles de la Tunisie mais reposera sur le dessalement de l’eau, compte tenu de la rareté de la ressource eau en Tunisie, a encore tenu à préciser le directeur général de l’Electricité et de la transition énergétique au ministère de l’Industrie.

    Du côté de la STEG, son premier responsable Hichem Anen, a considéré que face à l’évolution des enjeux énergétiques à l’échelle internationale, le développement d’une stratégie pour l’hydrogène vert en Tunisie est désormais nécessaire pour réduire la dépendance au gaz pour la production de l’électricité.
    La STEG est un partenaire à part entière dans ladite stratégie, a fait savoir Anen.

    Il a annoncé, à cet effet, que des ingénieurs de la société reçoivent déjà une formation technique de 6 mois dans le domaine de développement de l’hydrogène vert, « le capital humain étant un fondamental pour la mise en œuvre de cette stratégie ».

    Le PDG de la STEG a par ailleurs souligné que des négociations sont en cours pour mobiliser un don pour la mise en place d’une centrale pilote d’hydrogène vert, qui serait installée, probablement, d’après des études préliminaires engagées, dans la région de Gabès.

    Le projet « L’hydrogène vert au service d’une croissance durable et une économie de décarbonisée en Tunisie  » (H2Vert.TUN) qui a été officiellement lancé mardi, à Tunis, est mandaté par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) et mis en œuvre par la GIZ en coopération avec le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie.

    Il vise à améliorer les conditions réglementaires, techniques et professionnelles nécessaires pour le développement d’une chaîne de valeur pour l’hydrogène vert et ses produits dérivés.

    TAP