La pollution en Tunisie : une question de mentalité, point barre !
Parmi les phénomènes qu’on peut facilement remarquer en Tunisie c’est la pollution. En effet, depuis la révolution, la dégradation de la qualité de vie en Tunisie s’est nettement progressée et elle est devenue la monnaie courante de tous les tunisiens. Et qui parmi nous a-t-il oublié les grèves des agents municipaux qui ont transformé la Tunisie en une montagne d’ordures ?
On accuse d’ores et déjà les collectivités locales d’avoir laissé le désastre sans solution tangible. Toutefois, la réalité est tout autre. C’est nous qui sommes les premiers responsables. Nous devons commencer par nous-mêmes et nous devons cesser d’imputer la responsabilité aux autres.
Les gens croient que la propreté est déterminée par le nombre de passages des camions de la municipalité. Or, en Allemagne, les autorités ne passent qu’une fois par semaine pour récupérer les poubelles. C’est une question de mentalité. Les citoyens sont les maitres de leurs propres destins.
Les entreprises tunisiennes, quant à elles, n’ont pas encore assimilé les nouveaux concepts entrepreneurials de l’économie verte et de ce qui en découle de la RSE (Responsabilité sociale de l’entreprise). Elles continuent à exercer sans prendre en considération les défis environnementaux. Une telle ignorance peut être très coûteuse. Les sociétés tunisiennes négligent les opportunités et les retombées d’une mutation vers la GREEN ZONE.
Il y’a quelques mois, le ministère de l’environnement et du développement durable a publié un projet de loi relatif à l’interdiction de l’importation, de la distribution et de la fabrication des sacs en plastique non biodégradables.
En effet, on se rappelle tous de la résistance qu’a connue ce projet et de l’ampleur de la polémique qu’il a suscitée malgré le fait qu’il est mis en vigueur au Maroc et dans la plupart des pays développés. Décidément, le projet a été reporté. Sans détour, il s’agit d’un énorme déficit de conscience.
Les causes de ce problème sont diverses. Certains citent le manque d’effectifs. D’autres évoquent l’absence des moyens et des équipements et d’autres mentionnent la naissance d’un sentiment d’impunité. Certes, la Tunisie ne dispose pas de capacités semblables à celles des pays européens. Mais nul ne peut nier l’ascension incontestable de la pollution de l’environnement depuis la révolution.
Serait-il donc possible de dire que l’absence de l’autorité de l’Etat est le facteur majeur provoquant ce fléau !?
Il est à noter que le législateur tunisien a toujours légiféré en faveur de la propreté et l’environnement. En revanche, les lois ne manquent pas et ce qui urge c’est les campagnes de sensibilisation. Ça devrait commencer par cela. Tout le reste n’est que du noir sur blanc. On peut citer une preuve à l’appui :
Au début de l’année 2016, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a rectifié et complété la loi de 2006 relative à l’infraction aux règlements d’hygiène dans les zones relevant des collectivités locales. Cette loi a prévu des peines allant de 16 jours à trois mois de prison et une amende de 300 à 1000 dinar pour les entreprises, pour les commerçants et pour les administrations … qui polluent les trottoirs, les routes, les espaces publics ou encore ceux qui polluent l’air émanant d’une activité quelconque, les infractions aux règles d’hygiène dans les bains maures, les salons d’esthétisme…
Est-ce que cette loi a été appliquée? Non, je ne pense pas.
Par ailleurs, le code d’investissement a incité également à la création des entreprises vertes (recyclages, biologique…). Les ministères ont contribué à la création de plusieurs fonds pour encourager les activités non-polluantes.
Hélas, l’impact de tout cet effort est resté limité et la pollution demeurera pour toujours et pour l’éternité tant que les mentalités ne changent pas.
SBK