Afrique : Des Chefs d’État et de gouvernement présentent leurs expériences de transformation de leur secteur agricole au Sommet Dakar 2
Il s’agit des Présidents de Centrafrique F. A Touadéra, de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo, du Burundi Évariste Ndayishumiye, la vice-présidente du Gabon Rose Christiane Ossouka Raponda, le chef du gouvernement du Maroc Aziz Akhannouch et le Premier ministre des Comores Bianrifi Tharmidhi ont témoigné de la manière dont des investissements pertinents ont transformé le secteur agricole de leurs pays.
Le Chef d’Etat de la RDC, a parlé du pain à base de manioc. Il a indiqué que le budget de l’agriculture a été doublé et quadruplé depuis 2019 pour que le sol prenne sa « revanche sur le sous-sol ». Cette emprise des ressources minières a longtemps empêché le pays de se développer véritablement. Il a rappelé que son pays investit massivement dans la production de manioc qui intervient désormais pour 10 % dans la fabrication du pain. La production de manioc permet aujourd’hui à la RDC de réaliser 10 à 20 millions de dollars environ d’économie sur l’importation du blé, selon le président Tsishekedi. Le pays investit aussi dans la culture du soja, essentiel pour lutter contre la malnutrition et pour l’alimentation du bétail.
S’agissante de République Centrafricaine, c’est le coton qui contribue fortement à la formation du PIB. Pour cela, le gouvernement encadre les petits exploitants et appuie les producteurs dans la mécanisation agricole. « L’État apporte gratuitement les engrais aux producteurs car le secteur du coton joue un effet levier dans la production vivrière. « Nous pensons que d’ici quelques années, nous atteindrons 6 millions d’hectares d’exploitation agricole », a déclaré le président Touadéra.
Pour la Guinée-Bissau, « les rendements de riz en hausse », a indiqué son leader à Dakar. Il a souligné que « d’ici 2025 à augmenter nos rendements de riz qui est une denrée de base au même titre que le manioc et la patate douce », a assuré le président Embalo.
Au Burundi, c’est « la subvention de l’engrais hauteur de 70 % », a fait remarquer Évariste Ndayishumiye avant de rappeler que « le combat contre la faim et la pauvreté est un combat noble qui est facile à gagner si nous sommes ensemble et déterminés ». Le pays a mis en place le programme, « chaque bouche doit avoir à manger et chaque poche doit avoir de l’argent » et a mis en place des « bataillons de combat contre la faim et la pauvreté » à qui le gouvernement fournit intrants agricoles, semences, engrais et biopesticides.
Puis, le Maroc a consacré un million d’hectares pour les jeunes. A =u cours de la dernière décennie, le Maroc a investi dans le cadre du « Plan Maroc vert » – qui s’est terminé en 2020 – 13 milliards de dollars dont 4 milliards provenaient des institutions financières. Cela a permis d’obtenir une croissance agricole de 5 %, y compris pendant les années de sécheresse, a indiqué le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch.
« Réduire les importations alimentaires de 50 % », telle est la décision du Gabon, a indiqué la vice-présidente du pays, Rose Christiane Ossouka Raponda. Pour cela, le gouvernement avait mis en place des mesures pour améliorer le climat des affaires avec des avantages fiscaux et douaniers. « Une loi d’orientation a été mise en place qui stipule que pour accéder au marché local, 50 % des produits agricoles doivent être locaux, l’objectif étant de faire en sorte que la contribution du secteur agricole dans la formation du PIB passe de 5 % à 20 % et que les importations soient réduites de 50 % », a-t-elle indiqué.
Pour les Comores, « nous avons mobilisé plus de 30 millions d’euros pour développer le secteur agricole », a déclaré M. Tharmidhi. Enfin, l’Ethiopie, pays exportateur de blé a été salué pour la réussite de la transformation de son secteur agricole. son budget agricole a été doublé au cours des quatre dernières années et aujourd’hui, le pays a atteint son autosuffisance alimentaire en blé et veut désormais en exporter dans la région.