« Nous attendons l’adoption d’une loi qui définit les mécanismes d’octroi des permis de prospection de pétrole avant la fin de l’année 2016 « (Cheikhrouhou)
Hela Cheikhrouhou, ministre de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables, a affirmé, mardi à Gammarth (banlieue nord de Tunis), que les sociétés pétrolières » attendent l’adoption d’une loi qui définit les mécanismes d’octroi des permis de prospection de pétrole avant la fin de l’année 2016.
Dans une déclaration à TAP, la ministre a indiqué que la constitution tunisienne » n’explique pas clairement les spécificités sur la base desquelles ces permis sont octroyés « . Pour la ministre, cette ambigüité explique la régression du nombre de permis, lesquels sont passés de 52 en 2010, à environ 26 actuellement.
Intervenant au cours d’un atelier axé sur la question du » gaz naturel : les défis et les perspectives à l’horizon 2030 « , Cheikhrouhou a indiqué que la production nationale de pétrole est passée de 80 mille barils par jour en 2010, à environ 40 mille barils en 2016 « .
Outre l’ambigüité des lois régissant l’octroi des permis, cette régression est expliquée par les mouvements sociaux qui ont rendu la situation plus difficile pour les sociétés pétrolières et ont crée une ambigüité concernant l’avenir de leurs activités, a estimé la ministre. Elle a appelé à la nécessité d’adopter le principe de dialogue et de ne pas recourir au blocage de la production.
La ministre a, par ailleurs, indiqué que la production nationale de gaz naturel a enregistré une croissance avec l’entrée en phase de production (en 2016) du champ pétrolier Astdrubal.
Les prévisions tablent sur une baisse » ce qui obligera la Tunisie à augmenter les quantités exportées notamment de l’Algérie ou la construction de station de production de gaz liquéfié « .
Pour la ministre, le meilleur choix c’est l’investissement dans le domaine de la production de gaz qui créera des emplois et réduira le cout d’importation.
Ezzedine Klif, consultant et expert en énergie à la Banque mondiale (BM), a, pour sa part déclaré que » 98% des stations de production d’électricité en Tunisie utilisent le gaz naturel contre une baisse prévue de la production à l’horizon 2030 « .
Et d’ajouter que la BM élabore actuellement une étude avec le département de l’énergie et des mines et des énergies renouvelables qui vise à identifier les défis auxquels fait face la Tunisie dans ce domaine. Il s’agit en outre de mettre en place une stratégie permettant de couvrir la différence entre la production et la consommation en vue de réduire l’importation.
» Trouver des solutions, constitue une nécessité afin de réduire la dépendance de la Tunisie par rapport aux pays exportateurs de gaz notamment l’Algérie « .
La Tunisie compte sur le secteur des énergies renouvelables afin de trouver une alternative à l’importation de pétrole et de gaz. » L’objectif recherché est de parvenir à 30% de la production d’électricité à l’horizon 2030 « , a-t-il encore ajouté.
La production nationale de gaz naturel a baissé à la fin juillet 2016, de 12,8% par rapport à la même période de 2015, passant de 1379 mètres cubes (moyenne de production quotidienne de 6,8 millions de mètres cubes) à 1202,5 millions de mètres cubes (5,9 millions de mètres cubes par jour).