Vers une nouvelle politique de collecte des déchets de construction moyennant une contrepartie financière (Moakhar)

    Le ministère des affaires locales et de l’environnement s’apprête à adopter une nouvelle politique de collecte des déchets de construction moyennant une contrepartie financière. L’objectif recherché est d’inciter les citoyens à ne pas s’en débarrasser sur la voie publique, a annoncé Riadh Moakhar, ministre des affaires locales et de l’environnement.
    Au cours d’une conférence de presse tenue, mercredi, au palais du gouvernement à la Kasbah consacrée à la présentation des décisions prises par un conseil ministériel restreint (CMR) (lundi 21 novembre 2016) , le ministre a annoncé l’adoption d’une approche de recyclage des déchets de construction, dont une partie sera utilisée dans les projets relevant du ministère de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire. Cette opération, précise encore Moakhar, favorisera l’apparition d’une nouvelle industrie à même d’encourager l’investissement privé et accélérer la création de projets.
    A souligner que le cout de la collecte des déchets de construction atteint 7 dinars par mètre carré.
    Le CMR avait adopté une série de nouvelles dispositions. Il s’agit notamment de la réalisation de 10 centres de transformation à partir de l’année prochaine et le lancement d’appels d’offres visant la réouverture de 9 centres de transformation fermés tout en poursuivant la mise à niveau du reste des centres de transformation .
    Autre décision prise, la création de deux grandes décharges contrôlées. La première qui sera située au nord de Tunis, permettra d’absorber les déchets des gouvernorats de l’Arianna et la Manouba. La 2ème décharge sera implantée dans la banlieue nord de la capitale afin de traiter les déchets des gouvernorats de Tunis et de Ben Arous.
    Le ministre a par ailleurs annoncé l’ouverture du secteur du recyclage et de valorisation des déchets au secteur privé à travers la production et la vente de l’énergie propre (gaz et électricité) à la STEG (société tunisienne d’électricité et de gaz).
    La durée des contrats de concession oscilleront entre 10 et 15 ans, a indiqué Moakhar ajoutant que son département œuvre actuellement à élaborer un cahier des charges spécialisé dans ces concessions. Ce document sera prêt dans deux ans, a-t-il encore fait savoir.
    Sur un autre plan, le ministre a annoncé que son département a adopté le programme national visant à inciter les diplômés du supérieur à créer des emplois lancé (programme) à l’initiative du ministère de l’équipement. Le ministère des affaires locales et de l’environnement a adopté un programme similaire qui s’étalera sur trois ans et dont l’objectif est de créer des projets dans le domaine de la propreté et l’utilisation des plants d’une valeur de 4 millions de dinars.
    Evoquant la police environnementale, le ministre a souligné que ce corps  » ne résoudra pas le problème écologique en Tunisie « .
    La police environnementale démarrera ses activités officiellement au début de l’année 2017 à travers la formation de 300 agents dans 70 municipalités réparties sur toute la république. Cette expérience sera généralisée dans la période à venir, a-t-il dit.
    Le ministre a rappelé, qu’en parallèle, une campagne de sensibilisation élargie sera lancée pour sensibiliser les citoyens à la nécessité de préserver l’environnement.
    Répondant à une question de l’agence TAP sur le sort de la décharge  » Jradou «  » (gouvernorat de Zaghouan), consacrée aux déchets domestiques et industriels, Mouakhar a fait savoir qu’un jugement de la cour d’appel a été rendu en faveur de l’Etat au cours de la dernière semaine stipulant l’ouverture de la décharge.
    Il a révélé, à cet effet, que le gouvernement n’ouvrira pas la décharge immédiatement mais procèdera dans le cadre d’une approche participative avec les composantes de la société civile et les habitants de Jradou.
    Il s’agit de trouver les meilleures solutions pour l’ouverture de cette décharge dans les meilleures conditions possibles, a indiqué le ministre, précisant qu’une enveloppe de 5 millions d’euros (environ 12 millions de dinars) a été consacrée aux travaux de réaménagement de cette décharge dans le cadre de la coopération technique allemande.