Le secteur de marbrerie a connu une grande révolution de point de vue méthodes de reconnaissance et outillages d ́exploitation, mais ces efforts restent toujours insuffisants compte tenu de l ́orientation fulgurante vers cette noble pierre.
Le travail du marbrier consiste à façonner et à transformer la pierre. Il travaille avec les autres corps de métiers du bâtiment. Il peut être appelé pour des éléments de gros œuvre comme pour la réalisation de mobilier, le tout en marbre, granit ou autres.
Le marbrier est dépendant de la matière première qu’il utilise, parlons du marbre. Le marbre est une pierre calcaire dite tendre obtenue par compression.
Les tâches du marbrier sont multiples. Il est tout d’abord chargé de la découpe du bloc de marbre, le plus souvent brut, qu’il va chercher dans un carrière ou qu’il reçoit. Cette étape s’appelle le débitage. Grâce aux avancées technologiques, cette étape est effectuée par des engins de manutention, ce qui améliore considérablement les conditions de travail. Le débitage du marbre s’effectue en fonction du devenir du bloc : s’il est utilisé pour des dalles le marbre sera débité en plusieurs tranches de même épaisseur, s’il est utilisé pour du mobilier la découpe sera plus épaisse. Une fois le bloc débité, celui-ci est ensuite transformé selon la forme et la fonction qui lui seront données.
Puis on fabrique des dalles à l’identique suivant les procédés habituels. Pour donner un aspect vieilli et patiné à la dalle, on retravaille l’arrête de chaque dalle en l’équarrissant. La dalle est déformée dans sa périphérie pour donner l’illusion qu’elle est là depuis des siècles. Les dalles sont ensuite numérotées et notées dans un nouveau relevé ce qui permet aux ouvriers de pouvoir les placer très facilement.
Le marbrier doit posséder de solides notions de dessins et de géométrie dans l’espace. Aujourd’hui, en revanche, la sculpture se fait avec des marteaux pneumatiques et des machines numériques qui, tout en assurant la précision requise, ont permis une accélération sensible du rythme de la production.
Dans un pays comme l’Italie, la référence universelle en matière de production de marbre, il n’y a plus d’artisans. La filière est totalement industrialisée, mais sans pour autant négliger l’apport de l’artiste sculpteur. Une machine à cinq axes, équipée d’un logiciel de fabrication assistée par ordinateur (FAO) opère dans tous les sens. Elle est précédée, bien entendu, d’une phase tout aussi importante, de conception et de design (CAO/DAO).
La Tunisie compte actuellement 12 carrières de marbre d’une capacité de production de 266 000 m3 par an, soit l’équivalent de 783 000 m2 de pierres marbrières fabriquées.
Le secteur de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire accapare 80% de cette production.
Plusieurs sites pour l’extraction du marbre, de différentes couleurs, ont été découverts au cours des dernières années à Jebel El Karrissa et el Hara à Kasserine, à Ras El Ouedi et Ben Hazem (gouvernorat de Siliana), à Seres (gouvernorat du Kef) et Beni khedech (gouvernorat de Medenine).
Le marbre tunisien est de plus en plus demandé sur les marchés européens et ceux du Moyen Orient, des Etats Unis d’Amérique et de l’Asie.
Toutefois, les industriels et les façonniers doivent accroître leur compétitivité en drainant suffisamment de moyens financiers pour réaliser les investissements nécessaires. Ils doivent aussi renforcer les réseaux de distribution.
D’autre part la législation doit s’orienter vers la simplification des procédures, la transparence de la taxation dans le sens d’un alignement avec la législation européenne, l’encouragement à l’importation de blocs de qualité et un contrôle rigoureux à leur entrée en Tunisie.