Indicateurs du secteur des hydrocarbures : les clignotants sont au rouge (Cheikhrouhou)

    Au cours des dernières années, le secteur des hydrocarbures a enregistré une nette détérioration, a affirmé la ministre de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables Hela Cheikhrouhou.
    Pour 2017, les prévisions tablent sur une production d’environ 4,5 millions de tonnes équivalent pétrole (M/TEP), contre 7 M/TEP enregistrées au cours de la dernière décennie, a souligné la ministre.
    Intervenant, mardi lors d’une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), consacrée à l’examen du projet de loi relatif à l’amendement d’un nombre de dispositions du code des hydrocarbures, Cheikhrouhou a indiqué que le secteur fait face à une période très difficile laquelle a impacté la finance publique, la balance commerciale et les nouveaux investissements, outre les indicateurs de croissance économique et l’emploi.
    Le taux de couverture des besoins en énergie a régressé passant de 100% au cours des 10 dernières années, à 50% actuellement.
    Le nombre de permis a baissé passant de 10 permis par an à zéro au cours de l’année 2017, contre 54 permis en vigueur en 2017 (25 au cours des dernières 10 années).
    Cheikhrouhou a affirmé que le nombre de puits de prospection a atteint l’année dernière 3 (contre 20 puits par an), et aucun puits de développement n’a été foré (contre 20 puits de développement par an).
    S’agissant du partenariat avec le secteur privé concernant l’investissement dans le secteur des hydrocarbures, la ministre a affirmé l’impossibilité pour l’Etat de s’aventurer dans des opérations d’exploration, vu que ces investissements sont très risqués avec un faible taux de succès des forages (1 sur 10).
    Et d’ajouter que « la Tunisie, à l’instar de tous les autres pays, travaille avec le secteur privé, et reçoit une quote-part de 50% à travers l’ETAP sur toutes les opérations d’exploration et de production, sachant que la moyenne des revenus des hydrocarbures (pétrole et gaz) varie entre 75 et 80% ».
    Cheikhrouhou a par ailleurs précisé, que le projet de loi soumis à la séance plénière, vise à garantir la conformité du code des hydrocarbures avec l’article 13 de la constitution, pour s’assurer que l’accord global entre l’Etat et l’investisseur soit régi par l’accord qui sera approuvé par l’ARP.
    La ministre a également appelé à arrêter de diaboliser le secteur et de crier au gaspillage des ressources naturelles, estimant que la Tunisie a réussi, contrairement à plusieurs autres pays, à optimiser l’exploitation de ses ressources naturelles malgré l’existence de quelques lacunes dans le système de gestion des hydrocarbures.