Afrique : 10 milliards $ de la BAD « pour faire de l’Afrique le grenier du monde
Le Groupe de la Banque africaine de développement investira dix milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour aider l’Afrique à éradiquer la faim et devenir le principal fournisseur de denrées alimentaires pour elle-même et pour le reste du monde. Cette annonce a été faite par le président du Groupe de la Banque, Akinwumi Adesina, mercredi dernier au Sommet africain de l’alimentation Dakar 2, à Dakar.
M. Adesina a appelé les quelque 34 chefs d’État et 70 ministres participant au Sommet aux côtés des représentants du secteur privé, des exploitants agricoles, des partenaires au développement et des dirigeants d’entreprise à élaborer des pactes qui assureraient la transformation de l’alimentation et de l’agriculture à grande échelle dans toute l’Afrique. Il les a encouragés à prendre des mesures collectives pour libérer le potentiel agricole du continent et en faire un grenier du monde.
« Nous devons placer la barre plus haut. Nous devons rehausser notre ambition. Nous devons nous lever et nous dire : il est temps de nourrir l’Afrique. Le moment est propice, et l’heure est venue. Nourrir l’Afrique, c’est ce que nous devons faire », a plaidé M. Adesina. Il a exhorté les dirigeants à transformer la volonté politique en actions décisives pour assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique : « Nous devons soutenir fermement les exploitants agricoles, et plus particulièrement les petits exploitants, dont la majorité sont des femmes, et inciter davantage de jeunes à se lancer dans l’agriculture. Et nous devons considérer l’agriculture comme une activité commerciale, non comme une activité de développement, et renforcer le soutien au secteur privé. »
Puis, M. Sall a déclaré que « de la ferme à l’assiette, nous avons besoin d’une souveraineté alimentaire totale, et nous devons accroître la superficie des terres cultivées et l’accès au marché pour renforcer le commerce transfrontalier. »
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a quant à lui fait remarquer que le sommet de Dakar arrivait à point nommé et apporterait des solutions innovantes pour aider l’Afrique à devenir moins dépendante des importations de denrées alimentaires. « La souveraineté alimentaire devrait être notre nouvelle arme de liberté », a déclaré M. Mahamat à l’assemblée. Il a exhorté les partenaires au développement à travailler ensemble au sein des structures existantes, telles que l’Agenda 2063 et la Zone de libre-échange continentale africaine, pour une transformation durable.
Au cours de ce sommet de trois jours, les acteurs du secteur privé sont appelés à s’engager en faveur de pactes nationaux de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles, en vue d’orienter les politiques, de créer des réformes structurelles et d’attirer les investissements du secteur privé.