ARP : Impératif de parier sur le secteur agricole
Les membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont revendiqué, samedi, l’impératif d’accorder plus d’intérêt au secteur agricole, dans la politique de l’Etat, afin d’ assurer la discrimination positive au profit des régions intérieures, précisant que l’agriculture est en mesure de devenir le secteur sauveur de l’économie qui souffre de difficultés énormes.
Les députés ont souligné, dans leurs interventions, lors de la discussion du budget du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche pour l’année 2017, que » les fonds réservés à ce département ne reflètent pas l’importance du secteur « .
Ils ont considéré, également, que » la distribution du budget du ministère ne prend pas en considération le principe de la discrimination positive « , pointant du doigt » l’absence de mesures dédiées à l’activité agricole dans le projet de la Loi de Finances 2017 « .
» Les politiques générales relevant du secteur agricole demeurent hésitantes « , a révélé le député Ahmed Seddik (Front Populaire), ajoutant qu’il n’existe pas d’alternatives sérieuses pour promouvoir le secteur.
Les députés ont évoqué, aussi, le dossier des terres dominales agricoles, s’interrogeant sur le programme du ministère relatif à la gouvernance de la gestion de ces terres. Ils ont revendiqué, de même, d’entreprendre des réformes profondes, de fixer une nouvelle vision permettant la mise à profit de ces terres et d’adopter la transparence lors de leur octroi.
Ghazi Chaouachi (groupe démocratique) estime que les terres domaniales sont une richesse nationale mal exploitée, outre la location de plusieurs d’entre elles à des parties non-ayant droit, causant, selon lui, des pertes importantes à l’Etat.
La question de l’eau a également été soulevée par les députés qui considèrent que le secteur agricole consomme 80% des ressources en eau du pays, ce qui nécessite la mise en place d’une stratégie claire reposant sur des solutions prospectives.
La députée Lilia Younes a mentioné l’exploitation anarchique des ressources hydriques, ce qui a accentué la crise hydrique sévissant dans le pays, appelant le ministère à redoubler d’efforts dans le domaine de la rationalisation de la consommation de l’eau potable et celle destinée à l’irrigation.
Les députés se sont, par ailleurs, interrogés sur le sort des marins détenus en Libye.
S’agissant de l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) conclu avec l’Union europeenne (UE) les représentants du peuple se sont enquis de l’aptitude du secteur agricole à entrer en compétition avec l’agriculture européenne. Le député Salem Hamdi (groupe Nida) a ainsi mis en garde contre cet accord lequel a-t-il dit, nuira à l’agriculture tunisienne, exprimant sa crainte de voir la Tunisie perdre sa souveraineté en matière de prise de décisions dans le secteur.
Un nombre de députés ont préconisé le recours à l’énergie solaire pour faire fonctionner les puits, ce qui permettra de réduire la facture énergétique et de préserver l’environnement, un engagement pris par la Tunisie, au sommet du climat COP 22, tenue dernièrement, à Marrakech (Maroc).
Par ailleurs, les députés ont qualifié » d’échec » l’expérience des associations d’intérêt commun, revendiquant de les restructurer, afin de servir le développement agricole dans les régions.
En ce qui concerne le domaine de la pêche, les députés ont mis l’accent sur plusieurs problèmes menaçant la richesse halieutique en Tunisie. Le député Ameur Arayedh (mouvement Ennahdha) s’est interrogé sur les mesures entreprises au profit des ports de pêche, dans le gouvernorat de Médenine, lesquels occupent accapare le 1/3 des côtes tunisiennes, appelant à valoriser ces ports, afin qu’ils participent au développement de la région.