Bilan du secteur du tourisme en Tunisie, Les chiffres indiquent une relance du secteur en 2012
Le tourisme en Tunisie est l’un des piliers de l’économie nationale en Tunisie et une source de devises pour le pays. Le tourisme a un effet d’entraînement sur d’autres secteurs économiques, tels que le transport, les communications, l’artisanat, le commerce et le bâtiment. Ce secteur contribue à raison de 7 % au PIB, génère entre 18 et 20 % de recettes en devises par an et couvre environ la moitié du déficit commercial. Il est également pourvoyeur d’emplois, permanents et saisonniers. Dernièrement touché par les effets de la révolution et malgré quelques difficultés liées tant au contexte économique mondial qu’au maigre budget de promotion qui lui est alloué et un manque d’adaptation aux mutations internationales qu’a connues le tourisme mondial, il reste l’un des secteurs les plus prometteurs du pays aux côtés de l’industrie et de l’agriculture.
La Tunisie dispose d’un patrimoine touristique extrêmement riche et varié ainsi que des sites balnéaires prenants qui constituent l’atout majeur du secteur.
Les chiffres indiquent une relance du secteur
Les recettes touristiques réalisées, du 1er janvier au 31 Décembre 2012, se sont améliorées, progressant de 30,4% par rapport à la même période de 2011, mais en chute de 9,9%, en comparaison avec les recettes réalisées en 2010, indiquent les chiffres publiés récemment par le ministère du Tourisme.
Les encaissements provenant du tourisme ont ainsi atteint 3.172,9 millions de dinars, durant l’année 2012, contre 2.432,0 MDT en 2011 et 3.522,5 MDT en 2010.
Durant l’année 2012, la Tunisie a accueilli près de 5,950 millions de touristes des différentes nationalités contre 4,597 millions en 2011 et 6,712 millions en 2010.
La destination tunisienne est encore prisée par le marché européen qui accapare toujours la part du lion, avec une proportion de l’ordre de 41,76%, passant de un million 333 mille touristes européens en 2011, à un million 951 mille touristes européens (9 premiers mois) en 2012 sans pour autant atteindre le nombre réalisé en 2010.
Suivant les données récentes, publiées par l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT), le mouvement des touristes issus du Maghreb Arabe, est à la hausse, atteignant, en 2012 (9 mois), deux millions 53 mille touristes (contre 1 629 129 en 2011). et 19 mille 779 touristes (contre 13 507 en 2011).
La hausse de l’afflux des touristes, du 1er janvier au 20 août 2012, vers la Tunisie a concerné également les Japonais (+169,3% avec 4 mille 379 touristes), les Brésiliens (76% avec mille 320 touristes) et les Australiens (38,5% avec 1011 touristes). Cependant les entrés des touristes du Moyen-Orient ont baissé sur la même période de 97 908 en 2011 à 28127 en 2012.
Impact de l’environnement politique sur le secteur
L’objectif des autorités doit être de rassurer les partenaires étrangers et de rétablir la confiance des touristes étrangers en la destination Tunisie. Les tours aérateurs, agents de voyage et touristes du monde entier n’attendent que ça. Mais la situation politique, sécuritaire, sociale désolante qui prévaut en Tunisie échappe au secteur du tourisme et à ses professionnels. Ce secteur n’est pas responsable de l’image dégradante du pays à l’étranger, mais il en subit directement les conséquences. Le pays a de nouveau basculé dans l’instabilité politique faute d’un calendrier claire et rassurant. Les conséquences sur le tourisme risquent d’être catastrophiques. Ce secteur clé de l’économie tunisienne avait déjà du mal à se redresser après le printemps arabe. La question que tout le monde se pose aujourd’hui est de savoir si le gouvernement –et en premier lieu le ministre du Tourisme- sont réellement conscients que la situation de l’activité touristique pourrait très bientôt avoir des répercussions désastreuses sur l’économie tunisienne ?
Le rapport 2013 du Forum Economique Mondial (FEM) sur la « L’indice de compétitivité voyage et tourisme », qui a fait une comparaison entre les années 2013 et 2011 », a écarté la Tunisie ainsi que la Libye de son classement, suite à « l’absence des données » sur ces deux pays.
Le point faible majeur du secteur est qu’il reste axé sur le tourisme balnéaire et donc hautement saisonnier. Des produits haut de gamme, diversifiés (saharien, médical, thalassothérapie, tourisme écologique, golf…) ont fait leur apparition sur le marché, qui nécessitent un surcroît d’investissements et d’efforts en matière de promotion et de marketing.