Budget du ministère de l’Energie: les énergies renouvelables au cœur des débats
La nécessité de mettre en place des programmes clairs en matière d’énergies renouvelables et de lutter contre la corruption au sein de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) et de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), ont été au cœur des interventions des députés, lors de la discussion, vendredi, du projet de budget du ministère de l’Energie, des Mines et des Energies Renouvelables.
Le député Hassouna Nasfi ( Bloc démocratique) a dénoncé, à cet égard, l’absence de vraies réalisations en matière d’énergies renouvelables, malgré la multiplicité des programmes annoncés dans ce domaine, mais qui manquent de clarté et de législations adéquates.
Nasfi a aussi, souligné que certains investisseurs ont exprimé leur volonté de créer des projets en matière de valorisation énergétique des déchets, mais se sont heurtés à des problèmes juridiques avec la STEG.
Le député du Bloc démocratique s’est interrogé, à ce propos, sur l’importance des moyens alloués par le ministère, à la préservation de l’environnement et au soutien de l’économie verte, et sur les projets énergétiques à présenter dans le cadre de la Conférence internationale sur l’investissement Tunisia 2020.
Nasfi a également évoqué les problèmes de pollution à Gabès, dont le retard pris dans la mise en place d’un Centre de sécurité environnementale et de valorisation du fluor, qui permettrait une fois installé de mettre terme aux impacts négatifs de la pollution atmosphérique dans cette région.
De son côté, le député Ammar Amroussia (Front Populaire) a plaidé pour l’ouverture du dossier de la corruption dans la CPG. Une idée à laquelle a adhéré le député Adnen Hajji (Indépendant), qui a dénoncé le traitement officiel de la question de la corruption dans le bassin minier, invitant à délocaliser la Direction générale des mines dans la région de Gafsa.
Dans son intervention, la députée Lilia Younes Ksibi (Afek Tounes) a appelé à engager des réformes structurelles et radicales au sein de la STEG, dans l’objectif de la sauver de la corruption qui y sévit.
Pour sa part, le député Salem Hamdi (Nida Tounes) s’est interrogé sur la transparence des critères retenus par le ministère pour le choix des investisseurs dans le domaine de l’énergie, suggérant de rendre public l’Appel d’offres en la matière, et de notifier les raisons en cas de refus d’une offre.
Hamdi a aussi, évoqué la problématique relative au passage de certains cadres de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), au secteur privé, tout en gardant les privilèges et les évolutions de carrière, invitant à cet égard à annuler cette démarche pour permettre aux jeunes compétences de rejoindre l’entreprise.
Il a également demandé des éclairages sur les réserves en gaz de schiste disponibles en Tunisie et sur l’intention/ou pas du ministère d’exploiter cette ressource. A ce titre, la députée Samia Abbou a mis en garde contre les répercussions de l’exploitation de cette ressource sur l’environnement.
Il est à noter que le budget du ministère de l’Energie, des Mines et des Energies Renouvelables au titre de l’année 2017, est estimé à 700, 458 millions de dinars répartis entre les dépenses de gestion (666,853 MD), les dépenses de développement (3, 605 MD) et les comptes spéciaux du Trésor (30 MD).