TUNIS – La crise de la filière laitière persiste depuis octobre 2015 et aucune solution définitive n’a été trouvée auprès des centrales laitières, maillon essentiel de la chaîne de production du lait, pour résorber l’excédent, selon des responsables de l’UTAP (Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche).
Depuis le déclenchement de la crise, « attendue » plus de 42 millions de litres de lait ont été déversés dans la nature, soit une perte de 31 MD, en raison du refus des centrales laitières d’accepter le lait, a affirmé mercredi, Sâadallah Khalfaoui, président de la chambre syndicale nationale des centres de collecte de lait relevant de l’union lors d’une conférence de presse tenue à Tunis.
De son coté, le vice-président de l’UTAP, chargé de la production animale, Amor El Béhi a évoqué l’exemple de la centrale laitière « LINO » , installé au nord-ouest du pays, qui a refusé depuis 11 avril, 46 mille litres sur un total de 255 mille litres transformés.
Les raisons de refus sont multiples dont notamment l’analyse physico-chimique qui sert de prétexte aux centrales laitières pour refuser le lait, a-t-il, dit.
Certains intervenants au cours s’attendent à une exacerbation de la crise pendant la période de la haute lactation, malgré les mesures prises par le gouvernement.
Ces mesures, qui sont axées sur un système de subvention, portent sur une prime à l’export de 115 millimes par litre du lait demi écrémé et de 200 millimes pour le litre du lait entier, une prime de séchage de4100 kget une prime de stockage de 20 MD.
D’après Elbéhi, «normalement, ces subventions auraient pu servir les éleveurs, qui constituent aux cotés des collecteurs de lait, les premières victimes de cette crise».
Pour mettre fin à cette crise, l’UTAP a recommandé d’éliminer le système des quotas mis en place par les centrales laitières, de développer l’exportation, d’améliorer la compétitivité de la filière laitière et de confier la gouvernance de cette filière à la profession.
D’après le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, le stock national de lait a atteint jusqu’à présent, environ 61 millions litres.
Outre la réouverture de l’unité de séchage de lait, l’Etat a acquis 19 millions litres, parmi les 20 millions litres programmés et continue à inciter à l’exportation du lait à travers l’octroi de primes.