Débat d’experts sur la territorialisation des politiques industrielles
» L’identification des axes de réformes nécessaires pour que la territorialisation des politiques industrielles contribue à un développement plus inclusif en Afrique du Nord » est l’objectif principal de la réunion d’experts réunis, jeudi, sur le thème : » territorialisation de la politique industrielle et développement inclusif « , à l’initiative de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) Bureau pour l’Afrique du Nord.
Omar Ismael Abdourahman, Directeur par intérim de la CEA a indiqué que cet événement est l’occasion de discuter et d’enrichir les principaux résultats préliminaires d’une étude menée par la commission pour établir un état des lieux de la territorialisation de la politique industrielle en Afrique du Nord et de son impact sur le développement inclusif dans la sous-région.
Il a ajouté que sur la base des résultats préliminaires de cette étude et des contributions des experts, la réunion devrait permettre d’identifier les obstacles à lever et les réformes institutionnelles requises pour faire en sorte que la politique industrielle intègre mieux les problématiques de développement inclusif, tout en assurant au mieux son rôle dans le développement du secteur industriel.
L’industrialisation peut participer, selon lui, à la mise en place d’un développement plus inclusif pour protéger les acquis sociaux et la stabilité de la région. Elle constitue aussi un pilier essentiel de la transformation structurelle nécessaire pour diversifier la production et protéger le développement des économies de l’Afrique du nord contre les soubresauts de l’économie mondiale.
Zoubir Benhamouche, représentant de la CEA a avancé que les experts des ministères de l’industrie et des collectivités territoriales, des institutions en charge de la planification territoriale des politiques publiques, réunis pour deux jours, dresseront un état des lieux des politiques industrielles mises en place dans la sous-région et de leur dimension territoriale. Ils échangeront, par ailleurs, leurs expériences et bonnes pratiques en matière de gouvernance des politiques industrielles et de coordination des politiques publiques.
De son côté, Zied Ladhari, ministre de l’Industrie et du commerce a fait remarquer que cet atelier va dégager des recommandations très utiles pour la région adin de faire de la région de l’Afrique un moteur de développement industriel.
Il a affirmé que la politique industrielle a besoin d’être basée sur des projets concrets, ajoutant que le développement industriel des territoires a besoin d’être considéré en projets qui requiert le développement des grandes capacités de gestion, de suivi et de monitoring à tous les niveaux avec un nécessaire appui politique à plus haut niveau.
Le ministre a fait savoir que la Tunisie vit depuis quelques années, les conséquences directes d’une politique de développement industriel et économique en général qui bien qu’ayant conduit à une diversification de l’activité économique, est confrontée à plusieurs défis, tels que la création de l’emploi et le développement régional.
» Sans le développement d’une industrie plus compétitive, plus créative de valeur ajoutée et d’emplois qualifiés, plus équilibrée entre les régions, la Tunisie ne sera pas à même d’assurer son décollage économique et risquera de gâcher sa démocratie « a encore précisé Zied Ladhari
Il a ajouté que » la Tunisie a engagé un important travail visant à équilibrer l’infrastructure industrielle entre les régions intérieures et côtières qui enregistre, actuellement, un déséquilibre très important. Il a fait savoir que la part de la population dans les zones industrielles est de 2,2 hectares (ha) par 10 000 habitants pour les régions intérieures alors qu’elle est de 6,3 ha/10 000 pour les régions côtières. A cet effet, le pays a programmé l’aménagement de 1500 ha durant la période 2016-2020 au profit des régions intérieures ».