Démarrage de la réalisation des projets gouvernementaux à Kerkennah pour débloquer la production du gaz

    Le gouvernement procédera bientôt à la réalisation d’un nouveau port à Sidi Youssef (Kerkennah) et la création d’une société multiservices sur l’Archipel et lancera en avril prochain, l’appel d’offres relatif à la réalisation de la station de dessalement de l’eau dans la région, pour permettre le déblocage de la production du gaz au champ Chargui, a annoncé le gouverneur de Sfax, Slim Tissaoui dans une conférence de presse conjointe tenue mardi à Tunis, avec la ministre de l’énergie, des Mines et des Energies Renouvelables, Héla Cheikhrouhou.
    Il s’agit de mettre en œuvre des engagements pris depuis septembre 2016, par le gouvernement dans le cadre de l’accord conclu avec des organisations de la société civile et Petrofac, avec au programme également, la régularisation de la situation de 266 chômeurs.
    La conférence a été organisée au terme d’une séance de travail tenue au sein du département de l’énergie avec le directeur de l’exploitation à la division IES (Integrated Energy Services), au sein de la société britannique, Rob Jewkes, en déplacement en Tunisie. Le gouverneur a précisé, à cette occasion, que dans une première étape, la situation de 68 chômeurs sera régularisée en février 2017, alors que celle des autres chômeurs le sera sur deux étapes, en janvier 2018 et janvier 2019.
    Le lancement de ces projets est de nature à rétablir la confiance entre les différents partenaires et témoigne de la volonté de l’Etat d’honorer ses engagements, a noté le gouverneur, soulignant l’importance du rôle que doit jouer la société civile dans ce domaine.
    Pour sa part, la ministre de l’Energie, des Mines et des Energies Renouvelables a rappelé que les trois quart des pertes accusées en raison du blocage de la production de gaz à Chargui (estimé à 400 mille dinars par jours), sont assumés par l’Etat tunisien, notant que les responsables de Petrofac sont attachés à leur présence en Tunisie et à la reprise des activités de la compagnie dans le pays. Elle a affirmé que « maintenir la société en Tunisie, lance un message positif aux investisseurs étrangers qui s’intéressent au cas de la compagnie PETROFAC, dans le pays ».
    Un accord signé le 23 septembre 2016, entre des représentants des sans-emploi, de la société civile, des syndicats et le ministère des affaires sociales, stipule notamment l’emploi de 260 chômeurs et leur intégration sur une période de trois ans, la création d’un centre de formation dans les activités pétrolières et d’une société de services et de développement, outre la réalisation de projets de développement sur l’ile.
    L’accord prévoit également, l’augmentation du montant accordé au Fonds de développement de Kerkennah à partir des recettes des sociétés pétrolières installées dans la région, de 2,1 millions de dinars à 5 millions de dinars, en plus de l’annulation des poursuites judiciaires à l’encontre des jeunes, après l’intervention des forces sécuritaires pour lever le sit-in. Il stipule encore, l’augmentation du budget alloué au port de pêche de Sidi Youssef de 25 à 30 millions de dinars et la construction d’une station de dessalement d’eau de mer.
    Le groupe britannique de services pétroliers et l’Etat tunisien étaient parvenus, en septembre dernier, à un accord et PETROFAC, qui avait décidé de partir de la Tunisie, était revenue sur sa décision, après plusieurs mois de protestations et de sit-in. Un procès verbal avait été signé avec le gouvernement et les parties sociales pour la reprise des activités de la société et la fin des protestations. Toutefois les blocages se sont poursuivis.
    Pétrofac présente en Tunisie depuis 2007, détient 45% des actions du projet d’exploitation de gaz à Kerkennah, assure 12,5% des besoins du pays en gaz et approvisionne en électricité les gouvernorats de Sfax et ceux du sud tunisien.