Mardi 10 octobre 2017 à Tunis, le « Digital Talent », programme visant à réduire l’inadéquation entre les offres et les demandes d’emploi dans le domaine numérique a été lancé.
Organisé à l’initiative de la Fédération nationale des Technologies de l’information et de la communication avec le soutien de l’IFC (Banque mondiale) et les ambassades britannique et suisse à Tunis, ce programme prévoit la création d’un Observatoire chargé de la collecte, la diffusion et la capitalisation des données clés sur l’emploi et la formation, le parachèvement du Référentiel national des compétences (REM-REC) et une Académie permettant de fournir des formations complémentaires aux diplômés avec au programme la formation de 200 primo-demandeurs d’emploi avant la fin de 2017, le projet comptant atteindre progressivement les 1000 primo-demandeurs d’emploi par an.
Ces composantes constituent le pilier du programme a affirmé Kaies Sellami, président de la Fédération Tic, précisant que le projet vise à favoriser une adéquation quantitative et qualitative entre l’offre et la demande d’emploi dans le secteur numérique.
La Tunisie pour qui, le capital humain constitue un atout principal, peine à assurer cette adéquation entre les postes crées dans ce domaine en l’occurrence 9000 et le nombre des diplômés issus des universités tunisiennes annuellement, soit 12 000 diplômés, a-t-il dit. Le nombre de demandeurs d’emploi TIC varie entre 12000 et 15000 demandeurs, alors que 12000 postes sont vacants dans le secteur des TIC. En effet, 42% des entreprises tunisiennes sont confrontées à des problèmes d’emploi en raison de cette inadéquation.
Anouar Maarouf, ministre des technologies de l’information et de l’économie numérique a préconisé de travailler sur la chaîne des valeurs dans le secteur, dans le but de réduire ce gap.
Il a évoqué le rôle imparti à l’Académie devant être créée dans le cadre de ce projet, assurant qu’elle permettra aux jeunes talentueux d’améliorer leurs compétences, de manière à répondre plus facilement aux attentes des entreprises.
« Si l’initiative de ce programme réussit, elle donnera lieu à d’autres initiatives qui concerneront d’autres secteurs », a noté, de son côté, le ministre de la formation professionnelle et de l’emploi Faouzi Abderrahmen, faisant savoir que l’intervention de son département dans ce projet porte notamment sur la garantie de l’échange d’informations et l’assistance de la Fédération des TIC dans le développement des cursus de formation. Le ministère œuvre également, à la préparation d’un référentiel national des métiers, a-t-il dit, indiquant que deux statuts manquent à l’arsenal juridique tunisien du travail, en l’occurrence le statut de travailleur indépendant et celui de travailleur à distance.
Il a également annoncé que la révision du montant relatif à l’amélioration de l’employabilité et destiné à l’entreprise est en cours d’examen par le gouvernement.
Pour sa part, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Slim Khalbous, a indiqué que deux paradoxes caractérisent l’emploi en Tunisie, le premier porte sur le gap entre l’offre et la demande et le deuxième a trait à la réussite que connaissent les diplômés tunisiens qui partent à l’étranger, ce qui suppose des difficultés pour l’entreprise tunisienne à utiliser ces compétences.
Il a évoqué les tentatives menées par son département pour changer les mentalités, de manière à favoriser le développement des compétences du jeune étuditant tunisien (langues, communication, relationnel), appelant à repenser l’indicateur de performance à l’université en associant la société civile et les chefs d’entreprises à ces efforts. Il s’agit également de prospecter les métiers d’avenir, a-t-il dit, précisant que plus de 40 % des métiers actuels sont appelés à disparaitre ou connaîtront des changements profonds dans les années à venir.
A cet égard, il a mis l’accent sur les efforts de son département pour changer les approches dans ce domaine, assurant que ce dernier œuvre à la mise en place d’un centre des carrières (espace 4C).
Notons par ailleurs que quatre conventions de partenariats ont été signées entre la Fédération nationale des Technologies de l’information et de la communication et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, d’une part, le ministère de la formation professionnelle et de l’emploi, le ministère des technologies de l’information et de l’économique numérique/smart Tunisia et l’ONG Education for employement (EFE) Tunisie, d’une part.
D’après TAP