Entrée en vigueur du visa électronique vers la fin de 2017/début de 2018 (Ministre du tourisme)
Le visa électronique devrait entrer en vigueur vers la fin de 2017 ou le début de 2018, afin de développer les flux touristiques et de faciliter davantage le processus d’obtention de visas à toutes les nationalités, a déclaré la ministre du tourisme et de l’artisanat Salma Elloumi Rekik.
Elle a fait savoir que la commission nationale, constituée à cet effet, étudie ce projet qui a été initié par le ministère du tourisme en collaboration avec l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) et les ministères de l’intérieur et des affaires étrangères, a-t-elle ajouté, au cours d’un débat sur « le tourisme de santé en Tunisie, les opportunités et les défis », organisé vendredi, par la Chambre de commerce Tuniso-Britannique (TBCC) et la Chambre du commerce tuniso-américaine.
Selon la responsable, l’objectif est également de favoriser l’entrée, notamment celle des patients africains qui figurent parmi les principaux demandeurs des soins médicaux tunisiens.
Elle a rappelé, dans ce cadre, que le créneau de la thalassothérapie a placé la Tunisie au deuxième rang mondial après la France, dans ce domaine.
Il y en outre lieu, a-t-elle souligné, de donner une perception différente du produit touristique tunisien, vu que le pays dispose de plusieurs atouts qui garantissent la réussite de ce secteur, en particulier la compétence, des centres de thalassothérapie, de chirurgie esthétique, ophtalmologique et cardiovasculaire de renommée internationale et des sources thermales confirmées, outre un rapport qualité prix et des prestations compétitives.
Les exigences en matière de qualité des prestations de services deviennent de plus en plus importantes et le prestataire doit être en permanence en phase avec les évolutions et les besoins du consommateur, a-t-elle avancé.
A ce propos, la ministre a évoqué la publication récente par les départements du tourisme et de la santé d’une note d’orientation relative à l’accueil des touristes afin de promouvoir le secteur.
Et d’ajouter que le ministère du tourisme a également entamé l’examen de la certification des centres de thalassothérapie. Cette nouvelle certification est garante d’une meilleure qualité, renforce la crédibilité du secteur, permettra de susciter le respect des partenaires et de rassurer les consommateurs, a-t-elle encore dit.
Le président de la Chambre de commerce Tuniso-Britannique (TBCC) Mehdi Ben Abdallah a souligné, de son côté l’importance du visa électronique qui devra faciliter l’accès des patients étrangers en Tunisie.
Aujourd’hui, des patients de certains pays, surtout africains doivent, avant de venir en Tunisie, se rendre d’abord dans un autre pays qui dispose d’un consulat tunisien pour obtenir leur visa et retourner ensuite chez eux pour se préparer avant de visiter la Tunisie.
L’avantage compétitif de prix dont la Tunisie dispose, par rapport au coût, se perd dans ce cas, parce que les personnes vont dépenser trois fois plus avec ces déplacements pour obtenir le visa.
Ben Abdallah a souligné, par ailleurs, que la Tunisie devra repenser le secteur du tourisme pour l’intégrer avec succès, dans la durée, dans un monde très compétitif et en perpétuel mouvement.
Ainsi, le tourisme médical est en plein essor partout dans le monde, la Hongrie est connue par les soins dentaires, la Turquie par le traitement ophtalmologique et la Tunisie par la chirurgie esthétique.
Déjà, a-t-il avancé, une récente étude de l’Oxford Economics (cabinet indépendant spécialiste en prévisions économiques et en études quantitatives au sein de l’Université d’Oxford) , a révélé que le secteur du tourisme médical pèse, en 2015, plus de 60 Milliards de dollars et devrait augmenter de 25% chaque année, durant les dix prochaines années. Par conséquent, la Tunisie devra se positionner et pas seulement dans la chirurgie esthétique.
La Tunisie a beaucoup focalisé sur la chirurgie réparatrice et esthétique mais peut tabler sur un tourisme de santé intégré qui englobe le tourisme médical, la chirurgie, les consultations, tout en combinant ces services avec le tourisme de bien-être et la thalassothérapie.
Il s’agit de faire des packages, car les touristes veulent venir se soigner, se reposer et visiter le pays, a-t-il précisé.
Pour sa part, la présidente de la Société Tunisienne de Chirurgie Esthétique ( STCE) et chef de service de chirurgie plastique au centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous Sarah Houimli Charfeddine a mis l’accent, dans une déclaration à l’Agence TAP, sur l’importance de l’amélioration de la qualité et des services notamment avec la mondialisation et le développement de l’e-médecine.
L’Etat, les différents départements concernés (tourisme, santé, transport…) et les professionnels devront œuvrer à une meilleure organisation du secteur via l’établissement d’une plateforme officielle comportant la liste des médecins compétents dans les différentes spécialités ainsi que celle des agences agrées dans le domaine du tourisme médical.
Il s’agit, également, d’élaborer une charte entre les différents intervenants pour identifier les rôles, tout en respectant la déontologie et l’éthique médicale.
La responsable a recommandé une meilleure maîtrise de la publicité et la communication car certains comportements sont inacceptables dans le domaine médical (publicité nominative…).
La présidente de la STCE a, par ailleurs, pointé du doigt la pénurie en matériels, notamment les prothèses, vu les engagements effectués avec les patients. Les médecins n’arrivent donc pas à opérer le patient qui est venu spécialement pour l’acte médical, a-t-elle dit.