Grève de la fonction publique : Hassine Dimassi dénonce une décision suicidaire
« La grève générale de la fonction publique décidée par l’UGTT, pour demain, jeudi 22 novembre 2018, pour appuyer les revendications salariales, est une décision suicidaire qui aggravera les difficultés que traverse le pays » a estimé l’économiste et ancien ministre des finances, Hassine Dimassi.
« Les syndicalistes qui espèrent que des augmentations salariales puissent améliorer le pouvoir d’achat des citoyens dans un contexte pareil, ont tout faux. En fait, injecter de l’argent dans une économie qui ne crée pas de richesses, se traduit automatiquement, par une aggravation de l’inflation et de la dépréciation du dinar, ce qui lèsera davantage les citoyens, surtout la classe moyenne », a-t-il expliqué, dans une déclaration à l’agence TAP.
» Face à une économie en panne où la création de richesses est bloquée, que va-t-on distribuer, autre que la pauvreté?. Cette grève est une fausse tactique. C’est une poursuite des graves erreurs que nous commettons depuis une longue période et qui nous emprisonnent aujourd’hui, dans un cercle terriblement vicieux « .
S’agissant du coût de la grève, l’économiste a considéré que cette grève sera très coûteuse pour l’économie du pays. La fonction publique étant étroitement liée à toutes les activités économiques. Cette grève ne va pas seulement paralyser la fonction publique et les affaires courantes des citoyens mais elle va aussi, perturber toute l’activité économique du pays »
« Le coût pour l’économie est donc très difficile à cerner. Toutefois, le coût pour le budget de l’Etat, peut varier entre 150 et 200 millions de dinars, soit l’équivalent du coût de la réalisation d’une trentaine de kilomètres d’autoroutes « , a-t-il précisé.
» Ce n’est pas du tout le moment de décréter la grève. Les syndicalistes auraient mieux fait de se mobiliser pour améliorer la productivité. Ce n’est qu’ainsi que leurs revendications de partage des richesses pourront avoir un sens. Agir autrement, c’est du suicide », a-t-il conclu.