Huile d’olive: Renforcer le positionnement sur les marchés classiques et garanti l’accès aux marchés émergents

    Le secteur de l’huile d’olive fait face à deux défis majeurs, en termes d’exportation, à savoir renforcer le positionnement de la Tunisie sur les marchés classiques notamment l’Italie, l’Espagne, la France et l’Allemagne et les autres marchés européens porteurs et garantir, par ailleurs, un accès efficient aux marchés émergents, tels que les Etats Unis d’Amérique, l’Inde, le Japon et la Russie, a déclaré le Chef de Cabinet du ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Boubaker Karray.
    Les exportations de l’huile d’olive tunisienne vers le marché européen s’accroissent avec des difficultés certes, notamment l’Italie et l’Espagne, suivis de la France, un marché qu’on a perdu mais qui se dit renouer, aujourd’hui, au cours d’un séminaire L’Huile d’Olive : Enjeux et défis  organisé, mardi, par la Chambre Tuniso-Italienne de Commerce et d’industrie, la Chambre de Commerce Tuniso-Belgo Luxembourgeoise et la Chambre de Commerce Tuniso-Espagnole.
    la Tunisie a commencé à occuper une part sur les marchés émergents à savoir les Etats Unis, le Canada et la Russie…
    Il a rappelé, à ce sujet, que durant des années, le souci majeur était d’augmenter la production pour pouvoir dégager le maximum de quantités destinées à l’exportation et satisfaire une demande croissante de l’Union Européenne, soulignant la nécessité d’adopter une approche marketing/orientation client et une approché marché, car la concurrence est devenue très lourde en termes de prix/coût et aussi qualité.
    Le premier enjeu, a-t-il dit, est celui du marché, faisant savoir que le marché de l’huile d’olive n’est pas encore saturé, vu que la consommation de l’huile d’olive ne représente qu’à peine 3% de la consommation mondiale des huiles alimentaires.
    Au bout de 10 ans, le prix va augmenter car la demande des marchés émergents dont l’inde, la Chine et le Japon va accroître et cette non saturation nécessite une bonne lecture des marchés.
    Il a mis l’accent, dans ce cadre, sur l’absence d’une lecture assez fine de ces marchés, à savoir l’élaboration de fiches marchés (accès physique et financier, les normes et tout ce qui est tarifaire et non tarifaire) à mettre à la disposition des opérateurs et des professionnels.
    Au sujet de la production et de la productivité, le responsable a rappelé que l’olivier est alternant (une bonne production sur deux ou trois années), soulignant que cette alternance ne cesse d’affecter les potentialités futures d’exportation.
    Il a insisté, dans ce contexte, sur la nécessité d’améliorer la production et la productivité, rappelant que la Tunisie dispose de 1,9 million d’hectares d’oliviers, soit presque le tiers des terres labourables, une superficie qui ne peut pas être extensible, selon le responsable.
    Et de faire remarquer que le choix qui reste est de développer les efforts en termes d’amélioration de la productivité, sachant que la productivité actuelle est de 500 kilogrammes par hectare, un chiffre qui reste faible.
    Pour sa part, le coordinateur général de la Chambre de Commerce Tuniso-Belgo-Luxembourgeoise (CCTBL), Karim Feriani, a souligné que les nouvelles techniques de production de l’huile d’olive qui ont montré leurs preuves dans le monde sont encore peu répandues en Tunisie (environ 10 ou 15 mille hectares aux Cap Bon, Kairouan, Ben Arous…).
    Aujourd’hui, sur les 170 mille hectares d’oliviers qui ont été plantés, en 2017, dans le monde, 85% sont des cultures super-intensives.
    Il s’agit de techniques qui permettent d’adapter les vergers aux machines et non les machines aux vergers. En Tunisie, a-t-il expliqué, les oliviers sont confrontés au manque de production mais le super-intensif y remédie, parce que le niveau de rendement est beaucoup plus élevé et peut être multiplié par 8 pour passer de 500 Kg d’huile en moyenne par hectare à 4 tonnes d’huile par hectare.
    Cette culture intensive, a-t-il ajouté, permet d’entrer en production au bout de trois ans au lieu de 10 ou 15 ans dans la culture traditionnelle et favorise une meilleure qualité car tout est mécanisé.
    A ce titre, il a noté le manque de main d’œuvre au cours des années caractérisées par une bonne production.
    Il a fait savoir que ces nouvelles techniques respectent plus les sols et l’environnement. Certaines techniques permettent d’enterrer le goutte à goutte (technique d’irrigation), ce qui permet d’éviter le désherbage, d’où la réduction de l’utilisation des traitements.