Impact de la révolution sur le secteur de pétrole en Tunisie
Malgré le rôle très important du secteur dans l’économie, la Tunisie dispose de ressources pétrolières très modestes comparée à ses voisins (Lybie et Algérie), qu’elle essaye d’exploiter au maximum, afin de réduire les dépenses liées à la compensation des hydrocarbures.
Ce secteur contribue à la création d’un bon nombre de postes d’emploi et permet la mise en place d’activités à plus forte valeur ajoutées. N’empêche que ce secteur fait face à plusieurs défis à relever dont notamment ceux relatifs à la rareté des ressources outre les problèmes écologiques qu’il pose.
Depuis la Révolution, plusieurs employés et ouvriers dans différents secteurs, se sont mis à contester leurs conditions de travail et notamment leurs salaires, en arrêtant la production et réclamant une amélioration immédiate.
La poursuite des manifestations et des sit-in après la révolution a affecté la production pétrolière, certaines compagnies pétrolières subissent ces derniers temps un déséquilibre de production, au point que certaines compagnies semblent réfléchir à arrêter tout investissement futur en Tunisie. Cette situation affectera certainement l’économie nationale. Les dirigeants de sociétés ont des doutes sur la situation actuelle et future. Ils ne cessent d’exprimer leurs inquiétudes quant à la faisabilité de l’exploitation pétrolière en Tunisie. Les compagnies parapétrolières sont elles aussi dans la ligne de mire de la crise. Si les problèmes empirent, tout s’écroulera et il n’y a aucun moyen de les rassurer.
Les investissements dans le pétrolier se maintiennent. Si le secteur pétrolier et gazier a connu des revers en 2011, les entreprises du secteur continuent d’investir massivement, tout en suivant de près le potentiel à long terme du pays.
Le point fort du secteur est d’être doté d’un cadre règlementaire régissant les activités d’exploration production des hydrocarbures en Tunisie, notamment à travers le Code des hydrocarbures qui a connu l’introduction d’amendements successifs pour le rendre plus incitatif pour les opérateurs pétroliers, notamment pour l’exploration-production des champs marginaux, des horizons profonds, et des objectifs à gaz.
Il en a résulté une intensification des activités d’exploration à différents niveaux : amélioration du taux de couverture du territoire national grâce à l’augmentation substantielle du nombre de permis de recherche et de compagnies opérantes dans le pays, accroissement des travaux sismiques et du nombre de forages réalisés et amélioration du taux de découvertes.
Cet effort a globalement abouti à une amélioration de la production d’hydrocarbures malgré le déclin naturel des principaux gisements pétroliers, (tel que El Borma et Ashtart). Actuellement on assiste à une prise de relève de la part d’autres concessions, notamment dans le sud tunisien.
Malgré cette amélioration, les ressources du pays en hydrocarbures restent limitées et il y a lieu de dynamiser davantage le secteur de l’exploration production afin de renouveler les réserves, et ce notamment à travers de nouvelles réformes institutionnelles, réglementaire et fiscales.
Au niveau de l’activité Raffinage/Distribution, l’approvisionnement du pays en produits pétroliers continue à être assuré par la STIR qui, en plus de son statut de raffineur, est aussi chargée d’importer les quantité nécessaires pour assurer l’approvisionnement dans les meilleures conditions de coût et de sécurité par la combinaison de sa production et des importations.
Du côté de distribution des produits pétroliers, il faut signaler les efforts déployé par l’ensemble des opérateurs aussi bien publics que privés en matière de développement des infrastructures de stockage et de transport. La distribution a été caractérisée ces dernières années principalement par la mise à niveau des normes tunisiennes des produits pétroliers par rapport aux normes européennes et également par l’introduction de nouveaux produits comme l’essence sans plomb et le gasoil 50.
Les prix des produits pétroliers restent encore administrés en vue d’assurer une certaine couverture pour le citoyen et pour les entreprises. Toutefois, face à la fluctuation des cours internationaux du pétrole, et comme étape vers la libéralisation progressive du secteur, l’Etat a mis en place un mécanisme de révision périodique des prix se référant à ces cours.
L’activité de distribution du pétrole a été gravement touchée par le développement des circuits parallèles de distribution avec la perte du contrôle sur les frontières avec les pays voisins.