INDUSTRIE TUNISIENNE : l’ETAT D’URGENCE (CONECT)
Le Bureau Exécutif et le Conseil Scientifique de la CONECT annoncent jeudi dans un communiqué, l’impossibilité d’appliquer l’augmentation uniforme des salaires de 6%, dans le secteur privé.
Réunis d’urgence les 14 et 15 mars courant, pour examiner l’évolution de la situation économique du pays à la lumière de l’annonce récente de ces majorations salariales, ils appellent à la refonte concertée entre tous partenaires économiques et sociaux du système d’indexation des salaires sur l’inflation par la prise en compte des indicateurs de compétitivité et de productivité des facteurs.
La CONECT, deuxième organisation patronale du pays, demande également, » la mise en œuvre immédiate d’un plan de sauvetage de l’industrie tunisienne adapté à la situation spécifique de chaque secteur et à doter les activités industrielles génératrices de richesses et d’emplois d’un cadre fiscal et financier incitatif par rapport aux autres secteurs ».
Elle exprime la profonde préoccupation quant à la persistance de la dégradation de la situation économique du pays telle qu’elle apparaît à travers l’épuisement de la croissance économique, l’accroissement grave de l’endettement dont le taux dépasse 63 % du PIB, l’aggravation du chômage particulièrement celui qui frappe les jeunes, les retards en matière d’investissement, l’alourdissement de la charge fiscale qui pèse sur les entreprises, le glissement persistant du dinar, le décrochage de l’attractivité de la Tunisie telle qu’elle apparaît à travers la dévaluation de son rating, etc.
Le Bureau Exécutif et le Conseil Scientifique de la CONECT expriment leur consternation face à l’annonce récente d’une augmentation uniforme des salaires dans le secteur privé sans concertation préalable avec les secteurs concernés et les partenaires représentant les entreprises et notamment, sans prise en considération de la situation particulièrement difficile que traversent nombre de secteurs tels que le textile, les cuirs & chaussures, le tourisme, etc.
Ils considèrent que l’effet rétroactif de cette augmentation annoncée constitue un précédent grave surtout qu’il concerne un exercice déjà clôturé et des produits écoulés sur la base de coûts et de données en vigueur au moment de leur production.
Enfin, ils attirent l’attention sur les graves répercussions du cumul des augmentations 2016 – 2017 dont le taux dépasserait 12 % pour la plupart des entreprises qui se trouveraient ainsi menacées d’étranglement voire, de compression de leur personnel.