La faiblesse du dinar tunisien reflète l’effet de la crise économique en Tunisie après la révolution de 2011. Mais selon les experts et analystes internationaux, la dépréciation du dinar peut ouvrir la voie à un avenir financier solide.
La banque Centrale de Tunisie a intervenu massivement pour soutenir le dinar dans le sillage de la révolution en cédant des devises étrangères, ce qui a permis de ralentir la chute, mais sans l’arrêter. Ces interventions ont épuisé les réserves de change du pays, qui ont revenu à 10,39 milliards de dinars (6,08 milliards d’euros à taux de change courants) ou 93 jours de couverture des importations à la fin d’Avril, contre 102 jours une année auparavant.
Par ailleurs, la mobilisation d’importants financements extérieurs sur les trois derniers mois a permis le maintien d’un niveau confortable des réserves en devises, soit 12.524 MDT ou l’équivalent de 110 jours d’importation, fin septembre 2014, contre 103 jours en septembre 2013.
Le taux de change a enregistré une hausse de la valeur du dinar par rapport à l’euro, au cours du mois de septembre, atteignant 2,2826 dinars pour 1 euro à la date du 26 du mois, soit une augmentation de 0,5%. Par contre, le dinar a enregistré une baisse de 3,1% vis-à-vis du dollar pour s’établir à 1,7944 dinar. En comparaison avec le début de l’année, le dinar a enregistré, en septembre, une dépréciation de 0,7% contre l’euro et de 8,2% par rapport au dollar.
Mais une monnaie moins chère pourrait éventuellement fournir de grands avantages pour la Tunisie. Elle permet la création d’emplois, stimuler les industries d’exportation et encourager les investisseurs étrangers à mettre le paquet dans le pays. La Tunisie peut être bien placée pour bénéficier d’un taux de change compétitif si la reprise économique progressive en Europe s’accélère et ses importations de la Tunisie accroitront.
Sans aucun doute, le système économique tunisien est affecté par cette dépréciation, ainsi que le repli des marchés financiers mondiaux qui a affecté les investissements étrangers. Les signes de reprise sont encore à leurs débuts. Toutefois, la période transitoire qui pourra prendre trois à six mois va retarder les réformes structurelles efficaces attendues pour la relance économique. Peut être la question qu’on se pose de savoir à quel niveau ces réformes vont stimuler l’économie nationale en cette période d’instabilité politique.