La Tunisie célèbre, aujourd’hui, la journée africaine de la statistique qui constitue « une occasion pour rendre hommage à la communauté statistique dans le pays et évaluer aussi les efforts consentis par toutes les composantes du système national statistique en matière de renforcement de la production statistique et de l’amélioration de la qualité « , a souligné Hédi Saïdi, directeur général de l’Institut National de la statistique (INS).
Et d’ajouter, dans une déclaration, à l’agence TAP « c’est une opportunité qui se présente aussi pour nous en tant que professionnels de la statistique afin de voir dans quelle mesure nous sommes en train de répondre aux besoins des utilisateurs dans le cadre de la concrétisation des principes fondamentaux de la statistique officielle et de la bonne pratique dans le domaine « .
« Autrement dit, c’est un rendez vous annuel pour discuter et débattre les défis qui se présentent dans une perspective d’amélioration du processus de la production statistique », a-t-il avancé.
Il est indéniable, selon Saïdi, que l’information statistique est le moteur de la prise de décisions et « pour prendre des décisions efficaces, les Tunisiens doivent avoir accès à des renseignements solides sur l’état de leur économie, de leur société et leur environnement ».
Pour garantir ce droit des Tunisiens, l’INS diffuse sur son site toute la production statistique avec les notes méthodologiques. Le contenu de ce site s’est amélioré très sensiblement comme en témoignent un nombre important d’utilisateurs.
« L’accès à l’information est garanti par la loi et notre devoir c’est de mettre à la disposition des utilisateurs l’information statistique demandée via les outils disponibles: électronique, papier, site web, contact direct,… « , affirme-t-il, soulignant que la politique de diffusion de l’INS est claire et se base sur les besoins des utilisateurs tout segment confondu. Mais, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes. Quoi qu’il en soit » l’INS et ses statisticiens travaillent toujours pour être proches de leurs utilisateurs et répondre dans la mesure du possible à leurs besoins.
D’après lui, le domaine de la statistique est un monde qui évolue très rapidement avec le développement de la technologie et des mathématiques ainsi que des nouveaux besoins qui ne cessent d’augmenter touchant des domaines très pointus et très difficiles à cerner. C’est pourquoi l’INS a mis en place, depuis fin 2014, une stratégie de développement de la statistique axée sur l’arsenal juridique, le volet organisationnel, technique et de gouvernance, les méthodologies, la qualité, les méthodes de collecte et de traitement, l’utilisation des sources administratives,…
De même, cette stratégie est basée sur l’intégration des nouvelles technologies dans toute la chaîne de la production statistique, le renforcement des capacités et la professionnalisation des agents de l’INS, à travers notamment la coopération internationale, en plus de la diffusion, la communication, la culture statistique, l’archivage et la documentation.
L’implémentation de la stratégie est sujet d’une évaluation permanente pour rectifier le tir en cas de besoin. Mais ce qui est très important, selon Saïdi c’est le nombre important des projets statistiques réalisés et en cours de réalisation. Il suffit de citer, à titre d’exemple, le projet de jumelage avec l’Union européenne (UE) sur le renforcement des statistiques régionales, le changement de l’année de base des différents indicateurs conjoncturels et de la comptabilité nationale, la réalisation, pour la première fois, en Tunisie d’enquêtes sur le travail des enfants, la paix, la sécurité et la gouvernance locale ainsi que l’ automatisation de la collecte des données dans différentes enquêtes,….,
Saïdi a déclaré que l’appareil statistique national est en train de fournir une batterie d’indicateurs et un volume important d’informations dans plusieurs domaines. Mais certains secteurs ou domaines méritent d’être mieux couverts et ce, pour répondre notamment aux différents agendas nationaux, régionaux et internationaux à l’instar des Objectifs du Développement Durable (ODD 2030) et de l’agenda 2063 de l’union africaine (UA).
D’après lui, il y a un besoin remarquable en matière de statistiques environnementales, de paix, sécurité, gouvernance, justice, criminalité…etc. » Nous sommes en train de travailler sur ce sujet pour surmonter les difficultés et contribuer au développement des méthodologies et des méthodes de collectes dans le cadre des projets de coopération avec toutes les institutions internationales « , a-t-il signalé .
A l’échelle africaine, un institut de statistique est né. Il s’agit de l’Institut africain de la statistique dont le siège est à Tunis. Il aura comme tâches primordiales l’harmonisation des données statistiques africaines, la coordination et le renforcement des capacités des INS pour justement répondre à ce besoin d’informations.
La Cité des sciences abrite, vendredi, à l’occasion de la journée africaine de la statistique un atelier scientifique et des conférences ayant pour thèmes « la statistique et le journaliste (inflation, croissance, chômage) ainsi que des séances de jeux statistiques.