Le Bâtiment, les TIC, la santé, l’enseignement supérieur et l’agriculture seront au cœur du Forum économique africain
Cinq secteurs économiques relatifs au bâtiment et travaux publics, aux technologies de l’information et de la communication (TIC), à l’enseignement supérieur, à la santé et à l’agriculture feront l’objet de débats lors du forum économique africain qui se tiendra les 24 et 25 avril 2018 à Tunis, a indiqué Radhi Meddeb commissaire général du forum.
Ces secteurs ont été choisis selon les besoins énormes du marché africain et ses demandes, d’autant plus que l’Afrique est un continent jeune, comptant 1 milliard et 300 millions d’habitants, dont 700 millions sont des jeunes. En outre, la Tunisie s’est distinguée dans ces secteurs et dispose des moyens, de l’expérience, des compétences et des avantages compétitifs, qui sont reconnus au plan international et permettent au pays d’exporter ces secteurs vers l’Afrique, a-t-il précisé, lors d’une conférence de presse, tenue, mardi, à Tunis.
Meddeb a relevé que l’organisation de ce forum est une annonce officielle de la stratégie de la Tunisie pour conquérir le marché de l’Afrique qui a une moyenne de taux de croissance dépassant les 7%.
« Certes le secteur privé n’a pas attendu la mise en place de cette stratégie qui demeure encore incomplète, malgré les efforts déployés par le gouvernement à cet effet », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre, à ce propos, que « le privé qui a devancé le secteur public dans la conquête du marché africain a néanmoins besoin de surmonter certains obstacles entravant sa compétitivité, notamment à travers le renforcement de la logistique et la signature des accords de non double imposition entre la Tunisie et les pays africains « .
« La conquête du marché africain s’inscrit dans le cadre de la diversification des marchés, partenariats et destinations commerciales, mais cela ne peut pas remplacer la relation de la Tunisie avec l’Europe qui date depuis des siècles. L’Afrique avec ses 54 Etats ne représente pas la puissance économique d’un seul Etat européen, tel que la France. En effet, l’économie de l’Afrique représente les 2/3 de l’économie de la France », a-t-il souligné.
« En outre, les relations de la Tunisie avec l’Europe sont les plus fortes dans le monde à tous les niveaux, avec des transactions commerciales qui représentent 80% des échanges du pays avec le reste du monde « , a avancé Meddeb.
De son côté, Omar El Béhi, ministre du Commerce a relevé que ce forum constitue une composante de la stratégie de l’Etat pour s’orienter vers le marché africain qui constituera le pont de la croissance mondiale au cours des prochaines années. L’objectif de la Tunisie est de relever les transactions commerciales tuniso-africaines de 3 milliards de dinars actuellement à 6 milliards de dinars à l’horizon de 2020, a-t-il poursuivi.
« Les transactions commerciales de la Tunisie vers les pays de l’Afrique subsaharienne sont de moins de 2%, représentant une faible valeur de 850 Millions de dinars (MD) « , a-t-il ajouté.
Ce forum, qui sera un rendez-vous annuel, sera marqué par une forte présence du secteur privé, de 38 Etats et 200 responsables africains de haut niveau ainsi que celle de 800 participants (experts, hommes d’affaires…), selon les organisateurs.
Le ministre a rappelé les réalisations du gouvernement pour promouvoir le commerce vers le marché africain, citant à cet égard, l’adhésion de la Tunisie au mois de juin au COMESA (Marché commun pour l’Afrique orientale et australe), l’ouverture prochainement d’une ligne maritime vers la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Bénin ainsi que les mesures prises lors du conseil supérieur des exportations, en accordant des primes préférentielles aux exportations vers le marché africain (primes au transport aérien et maritime, aux opérations d’exploration et à l’assurance des exportations …)
Au programme de ce forum, cinq ateliers qui rassembleront les représentants des secteurs public et privé. Cette manifestation sera organisée par le ministère du Commerce, de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC).