Le marché parallèle est un vrai danger pour l’économie tunisienne !
Le marché parallèle de la contrefaçon est un phénomène mondial en constante expansion. Comme beaucoup d’activités criminelles, la contrefaçon est passée du stade artisanal à l’âge industriel. Elle alimente aujourd’hui une économie souterraine parallèle à part entière.
A l’instar de toute activité illicite, la contrefaçon est un phénomène à la fois diffus et opaque. Il est de fait très difficile d’estimer avec précision l’impact de ces trafics pour apprécier les réelles pertes subies par les budgets nationaux. Largement simulé aux produits du luxe, la contrefaçon touche désormais tous les biens de consommation courante. Ainsi, tous les produits peuvent faire l’objet de contrefaçon, pour peu que le produit authentique qu’il copie ait une valeur, qu’il soit à la mode ou, de façon générale, que la demande soit significative.
Pour exemple, les rapports de l’Organisation mondiale des douanes et ceux des douanes européennes font état de la diversité des produits contrefaits allant des vêtements et leurs accessoires aux denrées alimentaires, en passant par les téléphones portables.
A l’échelle nationale, l’économie tunisienne se voit largement affecté par ce genre de produits qui affectent sans nul doute la santé et la sécurité des consommateurs. Ce secteur engendre une concurrence déloyale vis-à-vis du commerce organisé, puisque ses acteurs ne paient pas de taxes, et donc un important manque à gagner pour le gouvernement, qui a lancé fin août une opération visant à éradiquer les échoppes illégales. Le marché parallèle pèse 40% de l’économie tunisienne.
La dernière étude faite par le ministère de commerce, 77,6% des Tunisiens acquièrent des produits du marché parallèle, ce marché qui contribue à raison de 15 à 20% du PIB et emploie plus de 31% de la main-d’œuvre non agricole. Le secteur du commerce parallèle offre également 14000 postes d’emploi directs, seulement, au sein du réseau l’approvisionnement. Cette frange fait partie d’un grand réseau du secteur du commerce informel, où se trouvent les commerçants répartis sur tout le territoire du pays, à l’intérieur des villes, des villages dans les marchés dits de Libye, les points parallèles de change…
Selon les statistiques du ministère du Commerce, le commerce parallèle s’exerce, principalement, dans des points de vente anarchiques (46%), des commerces (21%), des dépôts (18%), des lieux d’habitation et autres espaces (15%). Notons que l’apparition de l’économie parallèle est le résultat de la perte de confiance entre le citoyen et le formel c’est-à-dire l’Etat.