Le parlement européen examine la proposition de l’Etat tunisien de lever le gel sur les biens de Marouane Mabrouk (I WATCH)
Le président de l’organisation » I Watch « , Achref Aouadi a mis en garde contre la possibilité pour l’Union Européenne (UE) de lever le gel sur les biens de l’homme d’affaires gendre du président déchu, Marouane Mabrouk, à la fin du mois de janvier courant, après une demande adressée, à l’UE, à ce sujet, par le gouvernement actuel.
Aouadi a adressé cette mise en garde au cours d’une séance d’audition avec la commission des finances, de la planification et du développement relevant de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), tenue vendredi, à propos de la demande du gouvernement tunisien d’enlever le gel sur les biens de l’homme d’affaires Marouane Mabrouk et d’examiner le processus de récupération des biens spoliés.
Il a accusé le chef du gouvernement, Youssef Chahed, d’intervenir auprès de l’UE, à travers le ministère des affaires étrangères et l’ambassade de Tunisie à Bruxelles, à l’effet d’enlever le gel sur les biens de Marounae Mabrouk, affirmant que la demande a été acceptée officieusement, en attendant le verdict par le parlement européen le 28 janvier 2019.
Le président de l’Organisation a appelé la commission des finances, de la planification et du développement au parlement, à accélérer l’intervention afin de présenter à l’Union Européenne une pétition en vue de refuser la demande du gouvernement tunisien, affirmant que l’acceptation de sa demande par l’UE aura des retombées négatives sur la récupération des biens spoliés.
L’Organisation » I Watch » a publié le 18 décembre 2018, un rapport sur son site électronique dans lequel, elle a accusé le chef du gouvernement d’avoir adressé deux correspondances à l’Union Européenne à travers le ministère des Affaires Etrangères pour enlever le gel des biens de Marouane Mabrouk.
L’Organisation a déposé le 7 janvier 2019 une plainte auprès de la cour de première instance de Tunis contre le chef du gouvernement Youssef Chahed, en l’accusant d’exploiter sa position en tant que chef de gouvernement pour mieux servir cet homme d’affaire illégalement.
Le président de l’Organisation a averti que l’acceptation du parlement européen de cette demande risque d’ouvrir la porte devant 48 personnalités (sans évoquer leurs noms) dont l’Union a gelé les biens, ce qui prive l’Etat tunisen de son droit légal.
Aouadi a, également, accusé la direction générale d’El Karama Holding chargée de la liquidation des biens confisqués après la révolution, de ne vouloir rien divulguer sur l’homme d’affaires tunisien Maouane Mabrouk et d’intervenir pour la restitution de la part de l’Etat dans « Orange Tunisie » dans laquelle le précité possède des actions.
Les réactions des membres de la commission des finances ont été mitigées concernant les données présentées par « I Watch », tous ayant, toutefois, mis l’accent sur la nécessité d’inviter toutes les parties intervenantes dans le dossier de la confiscation et la restitution des biens spoliés pour présenter les nouvelles données relatives à ce dossier et son processus.
Ils ont souligné la difficulté de ce dossier et le nombre important de parties intervenantes par le biais des différents ministères, la Banque centrale de Tunisie (BCT), la commission des biens spoliés et celles de la confiscation et de la gestion des biens confisqués ainsi que la société El Karam Holding, en plus des parties extérieures, telle que l’Union européenne (UE).
Certains intervenants ont critiqué « I Watch » pour ne pas avoir présenté des preuves au cours de la séance d’audition sur les accusations qu’elle a portées, appelant la commssion des finances, de la planification et du développement à tenir d’autres séances d’audition avec les parties gouvernementales en charge de la restitution de l’argent spolié et des biens confisqués.