Le rôle du secteur bancaire dans la relance des investissements en Tunisie.

    Le rôle du secteur bancaire dans la relance des investissements en Tunisie.

     

    Bien que la Tunisie soit confrontée à un certain nombre de défis dans son contexte économique et politique actuel, la transition présente également une occasion unique de libérer l’économie des embouchures d’étranglement et des rigidités administratives qui,Tunisia_Banque_Centrale auparavant, avaient handicapé son développement et de mettre en place des réformes qui créent un climat propice à l’initiative privée et aux affaires.

    Malgré que la Tunisie a engagé des réformes structurelles pour améliorer l’environnement des affaires et libéralisé progressivement son économie, le gouvernement a conservé un contrôle étroit sur l’économie. Faut-il repenser le rôle de l’Etat dans l’économie et de créer de l’espace et d’opportunités pour le secteur privé.

    Les réformes de la libéralisation ont progressivement réduit des barrières tarifaires et commerciale, privatisé environ 160 entreprises publiques, simplifié le régime fiscal. La politique de promotion des exportations et les incitations à l’investissement sont également à réviser face à des chiffres décourageants au niveau des investissements déclarés dans l’industrie ou dans les services. En effet,  les investissements déclarés dans l’Industrie durant le premier mois  2013 ont régressé de 5,7% par apport à la même période en 2012. Ce recul est plus prononcé dans le régime totalement exportateur où les investissements ont baissé de 48,9% sur les 8 premiers mois de 2013 par apport à la même période en 2012. De leurs parts les investissements déclarés détenus par totalement par des étranger ont baissé de 35,3%.

    S’agissant des investissements déclarés dans les Services durant les 08 mois 2013 ont baissé de 15,2%par apport à la même période en 2012

    Dans cet environnement le secteur bancaire doit jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale, à travers le soutient des entreprises existantes en difficulté ou le financement des nouveaux projets. Le point faible majeur de nos banques est que le processus d’octroi des crédits se base sur des garanties énormes, sans évaluation de leurs potentiels d’affaires. Le manque de capacité des banques à évaluer les risques et les potentiels des PME en matière d’affaires entrave leur accès aux financements et le l’encouragement de l’innovation dans le secteur industriel tunisien. La gestion du soutien aux PME et de la microfinance incombaient principalement aux banques publiques, telles que la BFPME (Banque de financement des PME) et la Banque solidaire tunisienne (en charge du  financement des microcrédits). L’ingérence politique dans le système de microcrédit a particulièrement été forte, ce qui a entravé son développement.

    Pour longtemps, les banques tunisiennes ont souffert de la faiblesse de gouvernance d’entreprise. Sous l’ancien régime, leurs décisions de prêts et leurs structures d’actionnariat étaient sujets aux interférences politiques. De plus, les membres des conseils d’administration manquaient parfois de l’indépendance et leur nomination pouvait être influencée plus par leur position politique que par leur compétence. Certaines banques ont été manipulée par  l’entourage de l’ancien président. Selon les estimations, près de 7 % des prêts bancaires étaient accordés à des sociétés aux mains de la  famille de l’ancien président et son entourage.

    Le renforcement du rôle du système bancaire dans l’économie doit passer nécessairement par l’amélioration des systèmes de gouvernance dans les banques. Dans ce cadre, la Banque Centrale a publié en mai 2011une circulaire  sur les bonnes pratiques de gouvernance dans les banques, ce qui constituait un premier  pas vers l’amélioration de la gouvernance dans le secteur bancaire. L’adoption par les  banques d’un système de gestion transparent et d’une culture de révision des comptes  permettra de promouvoir une meilleure gouvernance dans le secteur bancaire et d’assainir le  portefeuille des banques par la classification des créances douteuses sans considérations  politiques. De plus, les relations entre l’Etat et les banques devront être clarifiées, en accordant  plus d’autonomie à la Banque centrale et en encourageant la mise en œuvre dans les banques  publiques d’un système de gestion axée sur la performance.