Le secteur d’assurance en Tunisie : réflexions vers un nouveau modèle plus compétitif
Le secteur d’assurance en Tunisie : réflexions vers un nouveau modèle plus compétitif
Le secteur d’assurance est l’un des éléments fondamentaux dans le financement de l’économie tunisienne et contribue à l’effort de l’Etat pour soutenir le développement du pays.
Selon les experts du secteur d’assurance l’année 2011 a été difficile pour les compagnies d’assurances. Elles ont dédommagées les entreprises qui ont été touchées au cours des événements de la révolution (incendie, pillages etc.). Mr Kamel Chibani, délégué général de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (Ftusa) a affirmé que les compagnies ont honoré leurs engagements en dédommageant plus de 80% de ces entreprises qui disposent d’une couverture d’assurance. L’évènement de la révolution nous a permit d’identifier une sous assurance de la plupart des entreprises tunisiennes, puisque l’assurance est un acte volontaire basé sur la déclaration. Cet évènement a débouché sur une réaction positive importante de la part des entreprises industrielles, PME&PMI qui ont pris conscience qu’il faut couvrir leurs moyens de production et leurs équipements. Selon une étude faite sur le Maghreb, standard & Poor’s affirme que l’assurance auto demeure le produit le plus largement vendu et devrait continuer à dominer le marché, puisque le nombre de véhicules enregistrés augmente. La FTUSA prévoit une perte d’environ 20 millions de dinars (MD) pour la filière Assurance-automobile à fin 2012.
En Tunisie, la deuxième activité réside dans la couverture des risques professionnels et industriels. Le potentiel de croissance le plus important se situe par conséquent du côté de l’assurance vie, de la santé et de l’épargne, d’autant plus que ces produits y sont poussés par les bancassureurs.
Il y a lieu aussi, de mettre en exergue la solidité financière des compagnies d’assurances en Tunisie. Etant donné la sévérité des sinistres et l’importance de dommage, 3 ou 4 compagnies auraient rapidement disparu du marché après la révolution. Heureusement, nos compagnies ont su mettre en place des plans de réassurances, sachant qu’à chaque acte d’assurance directe, il y a un ou plusieurs réassureurs et nous pouvons dire que la solidarité internationale a soutenu le marché tunisien, considéré comme un marché porteur. C’est pourquoi, nous estimons que dans quelques années, on aura un marché qui sera consolidé et qui fera date dans l’histoire économique du pays, compte tenu son rôle au niveau du financement de l’économie.
Avenir du secteur d’assurance en Tunisie
Après les circonstances qu’a connues le pays, la réflexion aux perspectives du secteur est désormais indispensable. Le cadre règlementaire doit être révisé en profondeur afin de répondre aux attentes des assurés, d’une part, et pour permettre le bon terrain pour le développement des exerçants des métiers de l’assurance en Tunisie d’autre part. Ceci nécessite la fixation des responsabilités des différents intervenants et opérateurs dans le secteur. Pour faire face à la concurrence qui sera de plus en plus exercée par les compagnies d’assurance internationales, il faut renforcer davantage la compétitivité de notre secteur et il faut remédier aux insuffisances entravant le bon fonctionnement du secteur depuis des années. En Tunisie, S&P anticipe une croissance plus limitée à court terme, du fait d’une économie apathique. L’assurance de dommages et des risques industriels devraient alors stagner, quand l’assurance vie et la santé domineront le marché tunisien.
L’effort du développement du secteur doit être basé sur le développement de la transparence entre l’assureur et l’assuré et ce par tous les acteurs dans le secteur. A côté des sociétés d’assurances dont le rôle consiste à assurer des risques, il existe différents canaux de distribution pour commercialiser les produits d’assurance qu’elles proposent. La distribution de l’assurance en Tunisie se caractérise par la variété de ses réseaux. Les formes de distribution « traditionnelles » s’appuient principalement sur les intermédiaires notamment les agents généraux et les courtiers d’assurances. Ces deux intervenant doivent remplir leurs rôle dans un contexte plus transparent qui rassure l’assuré et défend les intérêts de la compagnie.
L’assurance vie maillon faible du secteur
L’assurance vie en Tunisie est une branche victime de la « générosité » des régimes de retraites et des tabous religieux. Le développement de la branche assurance vie semble aussi l’un des défis majeurs du secteur. L’assurance vie n’est pas un problème qui touche uniquement la Tunisie mais les pays qui sont en phase de développement. L’analyse de cette branche à l’échelle mondiale a montré que l’assurance vie s’est développée dans des pays où le revenu des habitants est très élevé à l’instar de la Suisse, le Japon ou les Etats-Unis. Selon les experts tunisiens, les réalisations faites en la matière jusqu’aujourd’hui, sont positives. Actuellement, les compagnies sont entrain de développer leurs produits vie de manière à tenir compte des spécificités économiques et sociales de l’assuré tunisien. La demande de produits d’assurance vie, santé ou habitation est en constante augmentation et représentent de nombreuses opportunités pour les assureurs de s’y implanter.