La filière de l’huile d’olive représente la principale activité agricole et son rôle socio-économique revêt une importance capitale. Selon l’Office National de l’Huile, la production du secteur est assurée par 309.000 producteurs soit 60% de l’ensemble des exploitants agricoles. Le secteur comprend 1.750 huileries, 15 unités de raffinage, 10 unités d’extraction de l’huile de grignon, et une vingtaine d’unités de mise en bouteille et de savonneries constituent le secteur agro-industriel de cette branche d’activité.
La Tunisie s’est forgé avec le temps une place de choix sur le marché mondial d’huile d’olive en exportant environ 75% de sa production et en se plaçant 2ème exportateur mondial après l’Union européenne avec une moyenne de 115 000 tonnes par an durant les cinq dernières années.
L’année en cours s’est révélée exceptionnelle. Les exportations d’huile d’olive ont généré des recettes record.En Fait, la Tunisie a exporté 242 mille tonnes d’huile d’olive pour la période allant du mois de novembre 2014 à la fin du mois de juin 2015 générant 1.497 milliards de dinars.
Le ministère de l’agriculture a indiqué que les exportations pourraient augmenter et même dépasser les 260 mille tonnes. Les recettes atteindraient1.6 milliards de dinars.Notons que 73% de nos exportions sont destinés à l’Union européenne tandis que 17% sont acheminés vers le marché américain.Cette performance aura été rendue possible tant par une excellente récolte que par les déboires que connaissent actuellement les principaux producteurs de la planète notamment l’Espagne, et l’Italie respectivement 1er et 3ème producteurs mondiaux. Si c’est la sécheresse qui a fait chuter la production espagnole, l’olive italienne, elle, aura été décimée par la «Xyllla Fastidiosa», une bactérie qui a réduit de moitié la production du pays.
Ces aléas ont contraint Bruxelles à augmenter les quotas d’huile d’olive made in Tunisia qui entrent sur son territoire. Cependant, si l’olive tunisienne est actuellement à la fête, les agriculteurs du pays doivent cependant se méfier d’une hyper-dépendance progressive à un produit qui représente 60% de leurs exportations alimentaires totales et 80% de leurs exportations de produit biologique. Les prix à l’export ont passé de 2,90 euros le litre en janvier à près de 4 euros en juillet.