L’embauche dans la fonction publique a quasiment triplé entre 2011 et 2013
L’embauche dans la fonction publique a quasiment, triplé après la révolution (17 décembre 2010/14 janvier 2011) et jusqu’à 2013 et la phase » Stop » qui a succédé la phase » Go » coïncide avec des accords conclus entre la Tunisie et le FMI (Fonds Monétaire International), selon l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE).
L’évolution de l’emploi dans l’administration Tunisienne peut être découpée en trois phases distinctes, la première phase, avant 2011, où l’administration embauchait en moyenne 7500 personnes par an.
La deuxième phase, après la Révolution, entre 2011 et 2013, où l’embauche dans la fonction publique a explosé avec une moyenne de 22200 personnes par an, soit un taux d’augmentation variant entre 19,1% et 29,1%, précise l’Observatoire.
Cette explosion d’embauche s’explique par le choix des autorités de l’époque d’absorber la tension sociale et de relancer la croissance par l’embauche dans la fonction publique, à travers la politique de » Go & Stop « .
Après la phase » Go « , la phase » Stop » a été implémentée dès 2014, l’Etat a quasiment suspendu les embauches ramenant le taux de croissance des recrutements à 5,1%, contre une évolution de 29,1%, en 2013, puis à 2,4%, en 2015. L’OTD a rappelé dans ce cadre que la phase » Stop » coïncide avec l’Accord de confirmation signé, en 2013 entre la Tunisie et le FMI.
L’OTD s’interroge par ailleurs sur le prolongement de la présence du FMI, à travers la signature d’une facilité élargie du crédit (plus dure) en 2016, annonce une période d’austérité et de licenciements massifs dans la fonction publique
Par ailleurs, le Représentant du Fonds monétaire international en Tunisie Robert Blotevogel avait déclaré, dans une interview accordée à l’Agence TAP début août, que tout le monde partage le même diagnostic, y compris l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail) et s’accorde sur le fait que la masse salariale est la rubrique des dépenses la plus importante du pays.
Selon lui, la masse salariale se trouve à un niveau atypique par rapport à d’autres pays émergents alors que si l’Etat veut impulser l’économie, investir et améliorer la prestation des services, il faut dégager des ressources supplémentaires et ce travail passe obligatoirement, par une meilleure maitrise de la masse salariale.
A cet égard, pour que la réduction de la masse salariale soit pérenne, le consensus est primordial entre les partenaires sociaux, le gouvernement et toute la société tunisienne, d’après Blotevogel.